Le monde célèbre aujourd’hui, 12 Mai, la journée internationale des infirmiers. Une profession ingrate au regard de l’invisibilité du personnel qui l’exerce, mais qui est, assurément, indispensable dans la constitution du dispositif médical.
Ces infirmiers qui assurent le gros du travail et qui gèrent la pression des malades au quotidien constituent la cheville ouvrière du système de santé.
Pour l’occasion, la Radio chaine 3 a consacré son reportage Au cœur de la société à cette «armée» d’infirmiers. Une armée de près de 100 000 infirmiers répartis sur le territoire national. Ce nombre important, en apparence, donne une proportion d’un seul infirmier pour 420 habitants.
En se référant à la norme mondiale, le déficit en personnel paramédical en Algérie se situe, selon le professeur Hantala du CHU de Bénis Messous à Alger, à près de 50 000 infirmiers.
Exerçant au service de chirurgie infantile, le professeur précise que la norme exige un ratio de « trois personnes du paramédical pour un enfant malade ».
Dans ce reportage, deux figures de cette catégorie professionnelle. Kamel, la cinquantaine, du CHU de Muspatpha Pacha, espère plus de rigueur et de formation lui qui, durant toute sa carrière de 28 ans, n’a bénéficié d’aucune formation. Son souhait ? voir le secteur du paramédical mieux structuré. «On ne peut pas faire face à la maladie sans des équipes pluridisciplinaires », dit-il.
Dalila, infirmière major au service de réanimation à l’hôpital de Béni Messous à Alger, assure au quotidien des services dépassant même les heures de travail et doit veiller sur la qualité et la sécurité des soins.
Interrogé sur ce que représente le personnel paramédical, le professeur Hantala témoigne que sans les infirmiers les actes des médecins peuvent être totalement inefficaces, et ce, de par le monde.
Connaissant l'immense retard dont souffre le secteur de la santé en Algérie, il apparait clairement qu'aucune réforme ne peut être envisagée sans l'implication directe des paramédicaux.