Les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition se sont mis d'accord jeudi sur la formation d'un comité d'experts pour discuter des "questions constitutionnelles", premier résultat concret des pourparlers de paix cette semaine à Genève sur la Syrie, a annoncé l'ONU.
La délégation gouvernementale, conduite par l'ambassadeur aux Nations unies Bachar al-Jaafari, et la délégation de l'opposition, réunie au sein du Haut Comité des Négociations (HCN), ont repris mardi au Palais des Nations de Genève, siège de l'ONU, leurs difficiles négociations pour tenter de mettre un terme au conflit qui dure depuis 6 ans en Syrie.
Après cinq séries de discussions décevantes depuis février 2016, le bureau de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a fait état jeudi d'un résultat tangible: des entretiens de fonctionnaires de l'ONU avec des experts du gouvernement d'une part et de l'opposition d'autre part pour aborder "des questions juridiques et constitutionnelles en lien avec les pourparlers intersyriens".
La future Constitution est l'un des quatre sujets mis à l'ordre du jour des pourparlers par le médiateur, avec la lutte contre le terrorisme, la gouvernance (terme employé pour évoquer une transition politique) et l'organisation d'élections.
Mais le chef de la délégation officielle syrienne a clairement souligné que son équipe "n'avait encore discuté d'aucun de ces (quatre) sujets".
Parlant aux journalistes après l'annonce de l'ONU, M. Jaafari a simplement confirmé que des "rencontres informelles" entre des membres de sa délégation et des experts de l'ONU allaient se poursuivre vendredi.
"Le travail de ces experts n'aura rien à voir avec la Constitution (...) Ils ne prendront pas de décisions", a-t-il insisté.
Mardi, le médiateur de l'ONU avait soumis aux deux délégations un document proposant la formation d'une équipe "consultative" d'activistes de la société civile et de technocrates chargés d'élaborer "un projet constitutionnel". M. Jaafari a jugé cette proposition "trop ambitieuse".
Le HCN a également rencontré le médiateur de l'ONU pour discuter "de la transition politique et du cadre constitutionnel", a indiqué son porte-parole Yehya al-Aridi.
L'opposition réclame le départ du président Bachar al-Assad avant l'organisation d'élections, une demande inacceptable pour Damas. APS