Le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a exclu toute négociation sur la crise du Golfe tant que l'Arabie saoudite et ses alliés n'auront pas levé "le blocus" qu'ils imposent à son pays.
Alors que la crise est entrée lundi dans sa troisième semaine, cheikh ben Abderrahmane Al-Thani, a présenté comme "un acte d'agression" les sanctions imposées au Qatar par ses voisins et il a fait de leur levée "un préalable" à toute négociation.
"Que cela soit très clair pour tout le monde: une négociation doit se faire de manière civilisée et devrait être lancée sur des bases solides et non sous la pression ou le blocus", a déclaré le ministre.
"(Tant que) le Qatar est sous blocus, il n'y aura pas de négociation. Ils doivent lever le blocus", a-t-il répété à l'adresse des voisins du Qatar.
Le royaume saoudien, les Emirats et Bahreïn ont, tout comme l'Egypte, rompu le 5 juin toutes leurs relations avec le Qatar qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran, leur grand rival régional.
Les trois pays du Golfe ont également fermé leur espace aérien et leurs frontières maritimes avec le Qatar, dont l'unique frontière terrestre qu'il partage avec l'Arabie saoudite a été fermée.
Parmi les mesures annoncées, les trois monarchies du Golfe ont donné 14 jours aux citoyens qataris pour quitter le territoire et ont rappelé leurs propres ressortissants vivant au Qatar.
Le chef de la diplomatie qatarie a indiqué que Doha n'avait reçu jusqu'ici aucune demande spécifique de ses adversaires, ni des pays qui se sont proposés pour trouver une solution diplomatique à la crise, dont le Koweït, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
"Pourquoi n'ont-ils pas encore soumis leurs demandes ?", s'est interrogé le ministre, avant d'ajouter: "Il n'y a pas de base solide à ces demandes, c'est pourquoi ils ne les ont pas encore soumises".
Il a affirmé que l'impact économique de la crise sur le Qatar était jusqu'ici minime. Mais "nous ne prétendons pas vivre en parfait état", a-t-il admis.
Il a estimé que la crise avait eu un impact sur des pays hors de la région, citant la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, "des alliés importants du Qatar". "Les mesures prises contre le Qatar affectent directement les intérêts de ces pays". APS