Les Emirats arabes unis (EAU) ont affirmé mardi qu'il était "prématuré" de parler de l'adoption de mesures supplémentaires contre le Qatar dans le cas où ce pays n'adhère pas aux exigences de ses adversaires.
Lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi avec son homologue allemand Sigmar Gabriel, le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah ben Zayed, a indiqué qu'il était "prématuré" de parler d'éventuelles nouvelles mesures contre le Qatar. Et si elles devaient être prises, elles le seraient "dans le respect du droit international", a-t-il ajouté.
Les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Egypte imposent un embargo au Qatar depuis un mois après avoir rompu les relations diplomatiques avec ce pays en l'accusant notamment de "soutenir le terrorisme".
Les quatre pays doivent se réunir mercredi au Caire pour décider de démarches ultérieures après que Doha a remis lundi au médiateur koweïtien sa réponse aux exigences de ces pays, dont la fermeture de la chaîne de télévision satellitaire Al Jazeera et d'une base militaire turque ainsi qu'une réduction des relations avec l'Iran.
Le ministre émirati a accusé de nouveau les autorités de Doha d'implication dans le "terrorisme". "Malheureusement, nous relevons que le Qatar a autorisé, donné refuge et incité au terrorisme", a-t-il dit. Nous espérons qu'avec l'aide de nos partenaires, dont l'Allemagne, la direction qatarie suive la voie de la sagesse et de la raison", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le chef de la diplomatie allemande a espéré que les efforts diplomatiques en cours conduiraient à un règlement de la crise.
Il a souligné "l'importance de mettre fin au financement du terrorisme, non seulement au Qatar mais dans l'ensemble de la région.
Sigmar Gabriel doit se rendre dans l'après-midi au Qatar dans le cadre d'une tournée régionale, axée sur la crise du Golfe et qui l'a déjà conduit, avant les Emirats, en Arabie saoudite.
Le Qatar a remis sa réponse à la liste de demandes présentée par l'alliance arabe, qui avait donné lundi matin 48 heures supplémentaires à Doha pour réfléchir en vue de lever les sanctions diplomatiques et économiques qui le frappent.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis ainsi que l'Egypte ont rompu les relations diplomatiques avec le Qatar le 5 juin, imités dans cette action par la Mauritanie et les Iles Maldives, en l'accusant de soutenir le "terrorisme" et des groupes agissant pour déstabiliser la région.
Le Qatar rejette ces allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en mettant en avant le fait que nul n'avait la droit de lui dicter sa politique étrangère.
Ces pays arabes ont annoncé lundi avant l'aube avoir décidé, à la demande du médiateur koweïtien dans la crise du Golfe, de prolonger de 48 heures l'ultimatum fixé au Qatar pour répondre à leur liste de 13 demandes.
Parmi les principales demandes des pays du Golfe au Qatar, la fermeture de la chaîne de télévision Al Jazeera, longtemps source de discorde entre le Qatar et ses voisins qui l'accusent d'avoir une ligne éditoriale partiale et de fomenter les troubles. APS