La crise déclenchée par les nouvelles mesures de sécurité israéliennes sur l'esplanade des Mosquées à Al-Qods-Est doit être résolue d'ici vendredi, au risque de voir une escalade des violences, a déclaré lundi l'émissaire de l'ONU chargé du Proche-Orient, Nickolay Mladenov.
"Il est extrêmement important qu'une solution soit trouvée à la crise actuelle d'ici vendredi de cette semaine", a-t-il dit à des journalistes après avoir informé le Conseil de sécurité, ajoutant "les dangers vont aller en augmentant si nous passons un autre cycle de prière du vendredi sans solution à la crise".
La Suède, de la France et de l’Egypte avaient demandé la réunion du Conseil de sécurité sur la situation à al-Qods où des Palestiniens ont été tués et plus de 450 personnes ont été blessées dans des heurts qui ont éclaté vendredi après la prière hebdomadaire près de la vieille ville d'Al-Qods, rappelle-t-on.
Israël a bloqué vendredi l'accès de l'esplanade des Mosquées à Al-Qods aux musulmans de moins de 50 ans, déployant quelque 3.000 policiers près du site pour faire face aux protestations contre de récentes mesures de répression.
L’Association France Palestine Solidarité a salué la réunion du Conseil de sécurité, espérant que les positions défendues et les décisions prises "seront à la hauteur des enjeux".
Pour elle, "il ne faut pas se tromper sur la nature du problème", expliquant que l’Esplanade des Mosquées est "le symbole de la Palestine pour tous les Palestiniens, systématiquement dépossédés de leurs droits et de leurs terres par l’Etat d’Israël".
L’association a rappelé qu’en 1980, Israël a illégalement annexé l’ensemble d’al-Qods, soulignant qu’aucun pays ne reconnaît cette annexion.
M. Mladenov a expliqué avoir pressé les membres du Conseil d'user de leur influence sur Israël et sur les Palestiniens afin de les convaincre de désamorcer la situation et de maintenir l'accès des fidèles.
"Il est d'une importance cruciale que le statu quo soit préservé à Al-Qods", a-t-il souligné.
L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a accusé Israël de "dresser des obstacles sur le chemin des fidèles". Il a estimé que le Conseil devait exiger le retrait des détecteurs de métaux et des caméras "en totalité et sans conditions".
Le Conseil doit de nouveau se réunir mardi pour sa rencontre mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien.
Jason Greenblatt, l'émissaire pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump, est arrivé lundi dans la région pour tenter d'apaiser les tensions.
Mercredi, le Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères tiendra une réunion d'urgence consacrée à l’examen des dernières agressions israéliennes contre la ville d'al-Qods occupée et la mosquée sainte d’al-Aqsa.
Cette réunion sera consacrée à l'examen des dernières agressions et mesures israéliennes dans la ville occupée d’al-Qods et la mosquée sainte d’al-Aqsa.
Du côté algérien, d’intenses consultations sont entreprises par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avec ses homologues arabes.
Dans un entretien téléphonique samedi entre M. Messahel et son homologue jordanien, Ayman Safadi, l'échange a porté, essentiellement, sur les développements en cours dans les territoires occupés et la tensionprovoquée par les mesures récentes de l'occupant contre les Palestiniens.
Les deux ministres ont insisté, à cette occasion, sur "l'impératif de rendre à la question palestinienne la centralité qui doit être la sienne sur la liste des priorités du travail arabe commun".
Ils ont convenu de "déployer, en concertation avec les pays arabes et musulmans, ainsi qu'avec les organisations internationales et l'ensemble de la communauté internationale, les efforts nécessaires pour garantir la protection des lieux sacrés et du peuple palestinien et faire pression sur l'occupant pour l'amener à mettre fin à l'escalade et aux provocations .
L'Algérie a condamné les graves violations et dépassements des forces d'occupation israéliennes perpétrés vendredi dernier contre des Palestiniens dans la Mosquée d'al-Aqsa et ses alentours, appelant la communauté internationale à agir "immédiatement pour mettre fin à ces actes criminels".