Le renseignement sud-coréen reconnaît avoir tenté d'influencer le résultat des élections

Le service de renseignement sud-coréen a reconnu avoir tenté d'influencer le résultat des élections présidentielles et législatives au profit des conservateurs à l'aide d'une campagne de manipulation des électeurs sur internet.

Une enquête interne du Service national du renseignement (NIS) a conclu que pendant plus de deux ans jusqu'aux élections de 2012, son département de cyberguerre  avait mis en place une trentaine d'équipes, a déclaré l'agence de renseignement jeudi soir dans un communiqué.

Ces équipes embauchaient des civils versés dans l'internet pour tenter d'influencer les électeurs via des posts sur les médias sociaux.

"Ces équipes étaient chargées de propager les opinions du gouvernement, de lutter contre les opinions adverses en les présentant comme des tentatives des forces pro nord-coréennes pour perturber les affaires de l'Etat", selon le communiqué.

A l'époque, le pays était dirigé par le conservateur Lee Myung-Bak. De fait, l'élection présidentielle de décembre 2012 avait été remportée par la conservatrice Park Geun-Hye qui avait gagné face au candidat de centre-gauche Moon Jae-In.

Mme Park a été destituée cette année à la suite d'un vaste scandale de corruption et M. Moon a remporté en mai la présidentielle anticipée.

Le nouveau président a promis de réformer le NIS afin de l'empêcher de se mêler des élections et le forcer à concentrer ses efforts sur "la collecte et l'analyse d'informations sur notamment les affaires étrangères".

Un porte-parole du parti de Mme Park, désormais dans l'opposition et rebaptisé "Liberté Corée", a affirmé vendredi que l'enquête du NIS avait été ouverte pour des "motifs politiques".

"Le NIS dit qu'il va prendre ses distances d'avec la politique mais il se mêle à nouveau de politique en lançant cette enquête", a déclaré Kang Hyo-Sang.

L'ancien patron du NIS Won Sei-Hoon est actuellement jugé pour une "campagne de diffamation en ligne" contre M. Moon, après qu'une première condamnation eut été annulée en appel.

Selon ses conclusions, M. Won avait aussi ordonné au NIS de "museler la presse, de soutenir des groupes conservateurs et de surveiller les membres de l'opposition". APS

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