Les participants à une rencontre sur la résistance populaire de Zaâtcha, tenue, dimanche soir, au musée du colonel et moudjahid Mohamed Chaâbani de Biskra ont affirmé que les victimes de l’oasis de Zaâtcha en 1849 sont le ''témoin d’un génocide perpétré par le colonisateur français".
L’oasis des Zaâtch, située dans les Ziban occidentaux à environ 30 km de la ville de Biskra, a été en 1849 le théâtre d’une révolte populaire dirigée contre l’occupation française par cheikh Bouziane.
Dans ce contexte, l’enseignante Houria Ouemane, de l’université d’Ain Defla a souligné dans une intervention dédiée à "la révolte de Zaâtcha : causes et résultats", qu’au cours de cette révolte, aux allures d’épopée, les habitants ont sacrifié leur vie pour défendre leur village en opposant une résistance jusqu’au 26 novembre 1849, où ils furent massacrés ainsi que leurs chefs qui ont été décapités.
Cette même intervenante a considéré que cette révolte ne se réduit pas seulement à une commémoration, mais elle représente, selon elle, "le présent et le passé ensemble", estimant que c’est "un dossier qui ne sera jamais clos tant que les crânes du cheikh Bouziane, de son fils et son compagnon ne seront pas récupérés".
De son côté, Dr Nacereddine Masmoudi a rappelé, dans une intervention intitulée ‘‘la révolte de Zaâtcha à travers des documents d’archives’’, que cette révolte populaire représente une étape décisive dans l’histoire des résistances algériennes étant donné qu’elle en a été le prélude.
Ce même conférencier a également précisé que certains documents et rapports émanant d’officiers français, ont mis en exergue que le village a été longtemps assiégé, ajoutant que le siège a pris fin quand tous les habitants ont été exterminés.
Par ailleurs, en marge de cette rencontre organisée par le musée régional du colonel Mohamed Chaâbani, en coordination avec l’association Zaâtcha, l’artiste peintre Ahmed Yacine Maghnadji a offert au musée une toile illustrant les têtes décapitées des chefs de la résistance. APS