Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a souligné dimanche à Alger l'importance de tenir compte de l'aspect Développement-Migrations-Sécurité pour faire face au phénomène de l'immigration dans l'espace méditerranéen.
"Les défis auxquels nous faisons face aujourd'hui dans l'espace méditerranéen nous emmène à vivre ensemble et à travailler ensemble", a déclaré M. Messahel lors d'un point de presse qu'il a animé conjointement avec le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à l'issue des travaux de la 14e Conférence du Dialogue 5+5 en Méditerranée occidentale tenue à Alger.
Le ministre a indiqué avoir évoqué avec les ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5 le phénomène de l'immigration qui concerne l'ensemble des pays de l'espace méditerranéen et l'importance de "tenir compte de l'aspect (Développement-Migrations-Sécurité)" pour faire face au phénomène.
"La question chronique liée notamment à l'immigration a existé depuis la nuit des temps, le terrorisme existe depuis environ 20 ans dans la région et le défi du développement se pose également depuis des décennies.
Aujourd'hui il va falloir passer de l'action à la mobilisation. Il faut avoir l'ambition et de la vision, sachant que le cadre de concertation est fait", a soutenu M. Messahel, se félicitant d'un dialogue "ouvert et très franc"
"Cela nous emmène au principe que nous appartenons au même espace et confrontés aux mêmes défis, celui du développement notamment", a-t-il expliqué.
Il a annoncé à l'occasion la tenue prochaine d'un Forum dédié au développement économique à Benghazi, en Libye.
Il a été question également d'aborder le partenariat gagnant-gagnant, l'échange, la jeunesse et les moyens de faire face à la menace terroriste, "qui s'accentue de plus en plus", a fait remarquer M. Messahel.
Les chefs de diplomatie des pays membres du Dialogue 5+5 en Méditerranée occidentale ont examiné le risque que pose un éventuel retour des combattants étrangers depuis l'annonce de la fin du groupe terroriste Daech et la pression exercée sur ce groupe terroriste en Syrie. Etant donné que la région de Méditerranée est généralement "une zone de prédilection" cela, a-t-il ajouté, devient "un déclic" pour travailler ensemble.
Par ailleurs, les ministres ont reconnu dans la Déclaration d'Alger le progrès obtenu dans la gestion des flux migratoires irréguliers et dans la sauvegarde de la vie humaine des migrants dans la Méditerranée depuis la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5 qui s’est tenu à Marseille, le 28 octobre 2016, et qui avait appelé à travailler dans l’esprit du sommet de la Valette.
Les ministres ont établi aujourd’hui "le lien étroit" entre la migrations et le développement et confirment leur volonté de continuer à travailler pour "une migration sûre, régulière et bien gérée".
Ils ont souligné l’importance de la promotion de projets ayant un impact en termes de création d’emploi et de renforcement des capacités nationales ainsi que le traitement des causes profondes de la migration irrégulière.
Les ministres ont convenu également d'£uvrer en faveur d’"une approche globale, concertée et équilibrée" de la gestion des flux migratoires qui "concilie la mobilité et la lutte contre la migration irrégulière, tout en intégrant les dimensions de sécurité et de développement économique et social ainsi que le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine".
La 15e réunion des ministres des Affaires étrangères du Dialogue en Méditerranée occidentale se tiendra à Malte en 2018 ou en 2019, sous la co-présidence algéro-maltaise, a-t-on annoncé. APS