Une délégation du premier réseau d'entrepreneurs de France, le MEDEF, forte de 61 participants et de 48 entreprises sera mercredi à Alger pour une visite de travail de deux jours, a-t-on appris lundi de cette organisation patronale française.
La délégation sera conduite par le président Pierre Gattaz, qui ne s'est plus rendu en Algérie depuis une dizaine d'années, et par le directeur général du Groupe Suez et président du Conseil de chefs d'entreprises France-Algérie du MEDEF International, Jean-Louis Chaussade.
Plusieurs responsables de grands groupes français feront partie de la délégation, dont on peut citer Suez, Airbus, Dassault, Renault Trucks, Engie, Alstom , BNP Paribas, Eutelsat, Thales et Total Eren et plusieurs cabinets d'avocats d'affaires.
Durant cette visite, deux mémorandums d'entente (MoU) seront signés. Le premier MoU sera signé en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, du secrétaire génral de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd et des présidents des organisations patronales.
Le second sera signé par l'entreprise française Engie et l'entreprise algérienne Sonatrach sur les énergies renouvelables.
Un forum d'affaires algéro-français qui se tiendra, au cours de la première journée de la visite, sera coprésidé par le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Ali Haddad, Pierre Gattaz et Jean-Louis Chaussade.
Il sera décliné en workshops sectoriels et thématiques qui concerneront le numérique, les énergies renouvelables, le partenariat public-privé et la sous-traitance.
La délégation du MEDEF aura des discussions avec ses homologues du FCE et sera reçue, selon un projet de programme, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et des membres du gouvernement, notamment du Commerce, de l'Industrie et des Mines, des Travaux publics et des Transports et Ressources en eau.
Plusieurs membres de la délégation ont exprimé, lundi lors d'un briefing, leur "optimisme" sur le développement d'un partenariat gagnant-gagnant durable avec l'Algérie.
Le président du MEDEF a souligné dans son intervention l'importance de cette "grande" délégation qui "n'a jamais été organisée" en direction de l'Algérie, pays "voisin" avec lequel le patronat français compte valoriser et renforcer le partenariat ainsi qu'accompagner la jeunesse algérienne dans la création d'entreprises.
"Nous voulons booster nos relations avec l'Algérie avec des projets concrets. On y va avec un état d'esprit positif", a-t-il affirmé, indiquant qu'à travers le dialogue avec le FCE "nous constatons qu'il y a des attentes en Algérie".
Soutenant que le MEDEF n'exprimait "pas d'inquiétude" sur la situation économique de l'Algérie suite à la chute des prix du pétrole, il a précisé que c'est une "opportunité" que l'Algérie a saisie en optant pour la diversification économique et les entreprises françaises veulent travailler "ensemble" avec ses partenaires algériens.
"Nous voulons développer des richesses et des écosystèmes avec les entreprises algériennes et faire avancer les projets tout en débloquant certains verrous", notamment d'ordre administratif, a-t-il dit.
Pour sa part, le président du Conseil de chefs d'entreprises France-Algérie du MEDEF International a met en valeur l'importance de la délégation du MEDEF qui doit se déplacer en Algérie qui, a-t-il estimé, "montre l'attraction et l'attractivité de l'Algérie".
"Il y a des liens entre les deux pays qu'il faut développer et simplifier les procédures administratives des deux côtés", a affirmé Jean-Louis Chaussade, soulignant que la France et l'Algérie sont des pays "extrêmement complémentaires".
"Le programme de la visite est très fourni. Ce qui permet d'exprimer nos espoirs et craintes et saisir les aspirations de l'Algérie", a-t-il ajouté.
Face à la concurrence qui se fait "rude", notamment de la Chine, le MEDEF s'est montré "optimiste" et "confiant" dans le sens où il compte développer en Algérie un partenariat "durable" basé sur un "flux croisé" de business.
"On rentre dans une nouvelle ère qu'il faudra capitaliser", a conclu Pierre Gattaz.
Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) est une organisation patronale fondée en 1998, représentant des entreprises françaises, rappelle-t-on. Il est inscrit, dans son action de lobbying, comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée française.
A l'international, il ambitionne de saisir les opportunités pour faire grandir les entreprises françaises et créer des emplois. APS