Le long métrage de fiction «Jusqu'à la fin des temps» de Yasmine Chouikh, un procès sur le conservatisme rigide et l'intolérance, a été présenté en avant première nationale lundi à Alger en présence de la réalisatrice et l’équipe artistique du film.
Premier long métrage de Yasmine Chouikh, «Jusqu’à la fin des temps», raconte en 90 minutes une aventure amoureuse inaboutie née dans un cimetière.
Ali, un fossoyeur septuagénaire et gardien de cimetière (Sidi Boulekbour), perché sur une montagne, accueille des familles qui viennent se recueillir sur les tombes de leurs proches.
Djoher, veuve septuagénaire qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur, morte après avoir fui son foyer familial à cause de la violence, rencontre Ali à qui elle demande de préparer, de son vivant, ses funérailles.
Surpris au départ par sa demande peu commune, le gardien des morts, comme le surnomment les habitants du village, finira par satisfaire la demande de cette femme désespérée qu’il a accompagnée dans les préparatifs de ses propres funérailles.
Les rencontres successives entre Djoher et Ali ont conduit à un rapprochement émotionnel entre ces deux êtres réunis dans ces lieux sinistres où la mort et l’amour ont trouvé un espace commun d’expression.
En filigrane, le film porte un regard critique sur le mode de vie rural et la condition de la femme dans une société intolérante et rétrograde, décrite à travers des clichés «réducteurs» et «ironiques» sur des croyances et pratiques.
Dès le début du tournage de ce film, la réalisatrice a réussi à attribuer vie à des lieux réservés aux morts. Elle a réussi à rendre un endroit ténèbreux, un lieu ou réverbère la lumière de l’amour. A l’instar de l’ambiance fournie par les visites répétées à un marabout, dans un mausolée jouxtant le cimetière, a donné au film une certaine action malgré le choix de la réalisatrice de restreindre l'histoire du fossoyeur dans un espace clos, le cimetière en l’occurrence. «Jusqu'à la fin des temps» sortira dans les salles en Algérie le 26 mars.
Auteure de scénarios de plusieurs courts métrages, Yasmine Chouikh, en a réalisé deux «El Bab» (2006) et «El Djinn» (2010), en plus d’une série pour la télévision algérienne diffusée en 2015.