Un nouveau festival culturel dédié à l’art ancestral et hautement spirituel et mystique "El Guembri", style «Gnaoui», a débuté jeudi soir dans la capitale du M’zab (Ghardaia).
Organisé par l’association de promotion du patrimoine ancestral "El Dendoun Sidi Bilal" d’El-Atteuf (Ghardaia), en collaboration avec la direction de la culture de Ghardaia, ses initiateurs ambitionnent de faire de ce festival un rendez-vous annuel important à même de renforcer la scène culturelle et artistique à l'échelle locale et de contribuer à mettre en lumière la diversité de la culture algérienne.
Pour les organisateurs, ce festival contribuera à faire connaître et rayonner la richesse et la diversité du patrimoine immatériel légué par les ancêtres, notamment El-Dendoun et El-Guembri, qui prend sa source au cœur de l'Afrique dans toute sa richesse rythmique.
Avec des paroles tirées de la poésie religieuse musulmane, les chants appris par l’ensemble du groupe sont accompagnés, à la parade d’ouverture du festival devant la salle de cinéma M’zab, par des percussions rythmant les différentes prestations scéniques à travers des danses rituelles agrémentées par les effluves d’encens brûlé.
Ce rendez-vous tant musical (sonorités traditionnelles) que culturel est l’occasion de célébrer à la fois le patrimoine artistique et populaire de ce genre d’expression musicale africaine et de mettre en avant les valeurs de tolérance dans la région du M’zab, selon les organisateurs.
Pour cela, l’association de promotion du patrimoine ancestral "El Dendoun Sidi Bilal" d’El-Atteuf a choisi d’inviter les mélomanes ayant un penchant pour cet art et attirés par ce style musical dans les différents ksour de la région de Ghardaia et la wilaya de Saida.
Les adeptes de ce genre de musique des Ksour de Ghardaia, Métlili et El-Menea ont établi une filiation mystique apparentée à une confrérie religieuse du saint «Sidi Bilal « (compagnon du Prophète Mohamed (QSSL) et premier Muezzin de l’Islam), et organisent chaque année selon leur rite, un Maoussem ou Waâda de sidi Bilal, a-t-on expliqué.
Avec leur Guembri (instrument traditionnel à trois corde), le t’bal (tambour) et le karkabou (sortes de cymbales claquant comme des castagnettes en métal), les adeptes de ce genre musical se rencontrent chaque année dans un climat de convivialité pour exécuter leur rituel mystique et artistique dans une Waâda, signale-t-on.
Durant cette édition, un hommage sera rendu à titre posthume à l’artiste «Maalem Hadj Mohamed El-Barchi» de ce genre de musique de la région de Ghardaïa, pratiqué également par la gent féminine dans la région, et une conférence sur le patrimoine immatériel du M’zab sera animée par un chercheur.
Les troupes folkloriques du Dendoun ou Guembri, selon les appellations, reproduiront durant deux jours l’essentiel du répertoire des chants traditionnels mystiques de ce genre de musique qui s’apparente visiblement au genre Gnaoui. APS