Les prix du pétrole progressaient vendredi en cours d'échanges européens, le WTI atteignant un nouveau sommet en plus de trois ans, en raison du risque géopolitique et après le rapport mensuel de l'AIE.
Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 72,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Il évolue non loin de son plus haut de mercredi à 73,01 dollars. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mai gagnait 30 cents à 67,37 dollars, après avoir atteint un sommet depuis 2014 à 67,76 dollars vers 09H00 GMT.
Comme ces derniers jours, le marché pétrolier avait les yeux rivés sur la Syrie et le risque de frappes militaires avec des craintes d'escalade entre les Etats-Unis et la Russie. Et sur un autre plan, les tirs de missiles sur l'Arabie saoudite depuis le Yémen n'ont rien arrangé.
Outre qu'un conflit peut perturber la production, il aurait des conséquences négatives sur l'économie mondiale et pèserait sur la demande de brut.
«Les opérateurs restent circonspects même si la situation géopolitique au Moyen-Orient se calme un peu», soulignent les analystes chez Commerzbank, alors que le président de Donald Trump a tenu des propos plus conciliants sur une action militaire.
Stephen Brennock, analyse chez PVM, rappelle quant à lui que «la possibilité d'une frappe américaine en Syrie reste bien sur la table», ce qui allait dans le sens des investisseurs misant une hausse du baril.
Les prix n'étaient pas seulement tirés vers le haut par le contexte géopolitique mais également par les fondamentaux, si l'on en croit de récents rapports.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait évoqué jeudi une réduction des stocks de brut dans le monde, en raison d'une baisse de la production dans quatre de ses pays membres.
Les réserves baissent alors même que les Etats-Unis continuent sans relâche les extractions.
De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a maintenu vendredi sa prévision de demande de pétrole en 2018, mais a prévenu que les tensions commerciales actuelles entre les Etats-Unis et la Chine représentaient un risque pour ces prévisions.