Le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida (Alger) a prononcé, mercredi, une peine de cinq (5) ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien député Ahmed Belkacemi pour "conspiration avec un pays étranger de nature à porter atteinte à la défense et à l'économie nationales".
La genèse de l'affaire remonte, selon l'arrêt de renvoi, à l'année écoulée lorsque l'épouse de l'accusé a signalé aux services de sécurité les agissements de son époux qui "rédige des rapports secrets (près de 36 rapports dont certains de plus de 12 pages) sur l'Algérie et la situation sécuritaire, économique et politique du pays, en sus d'autres rapports sur l'état de santé du président, ses déplacements et son activité politique".
Les investigations menées par les services de sécurité ont permis de découvrir que l'accusé rencontrait régulièrement deux cadres de l'ambassade d'Espagne en Algérie au niveau d'une cafétéria à Alger où il a été arrêté en possession d'une clé USB contenant "des rapports suspects sur l'Etat algérien".
Lors de son audition devant le tribunal criminel, l'accusé Belkacemi Ahmed a indiqué qu'il "téléchargeait ces rapports d'Internet et les envoyait à des cadres de l'ambassade d'Espagne en Algérie pour débattre et échanger les opinions", assurant avoir agi de "bonne foi" et "n'avoir jamais voulu divulguer des renseignements de nature à porter atteinte à la défense nationale".
Il a ajouté que son épouse l'a dénoncé pour se venger car il voulait mettre fin à leur relation conjugale.
L'épouse, qui a comparu à l'audience, a nié toutefois ces allégations et a affirmé que ses problèmes avec son époux ont débuté après avoir découvert ces rapports.
Le procureur de la République avait requis la prison à perpétuité.