Le Dr Mohamed Chaib du Centre de transfusion sanguine (CTS) de l'Etablissement hospitalo-universitaire Frantz Fanon de Blida a indiqué que la hausse de la demande sur le sang s'explique par le dépistage précoce des maladies et la propagation des cas de cancer.
Dans une déclaration à l'APS à la veille la Journée mondiale du donneur de sang (14 juin), organisée cette année sous le slogan "Soyez là pour les autres, donnez votre sang, partagez la vie", M. Chaib a assuré qu'"il n'y pas de manque de sang mais les développements scientifiques, le dépistage précoce des maladies, la propagation des cas de cancer et les accidents de la circulation ont induit une augmentation de la demande sur ce produit vital".
Soulignant la nécessité de "promouvoir le don de sang dans tous les centres nationaux", il a tenu à saluer l'affluence des donneurs de sang durant le mois sacré, notamment au niveau des mosquées après la prière des Tarawih, faisant état de quelque 150 poches de sang collectées par jour.
Les centres de transfusion sanguine des différents établissements hospitaliers connaissent une importante affluence durant le mois sacré, ce qui "a accéléré la cadence de collecte", appelant, dans ce sens, à la nécessité d'encourager et de sensibiliser la société civile et les collectivités locales sur l'importance de cette action.
Il a salué, en outre, le rôle accompli par le ministère des Affaires religieuses et des wakfs à travers les prêches du vendredi, ainsi que la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui est, selon lui, "parmi les organisateurs réguliers d'opérations de don de sang".
Dans le même contexte, il a salué le rôle des opérateurs mobiles à travers l'envoi des messages textos adressés aux abonnés pour attirer un plus grand nombre de donneurs ainsi que les efforts des médias visant à mobiliser les donneurs pour passer de 2/3 de donneurs de sang conjoncturels ou familiaux à des donneurs réguliers et permanents.
De son côté, le président de la Fédération nationale des donneurs de sang (FNDS), Kaddour Gharbi a appelé à "la nécessité d'inculquer aux générations montantes la culture du don de sang, notamment pour remplacer les donneurs actuels".
Estimant que le don de sans est le meilleur geste humain à faire pour ceux qui en ont besoin de cette matière vitale, il a déclaré que c'est aussi un droit de citoyenneté, avant de rendre hommage aux donneurs réguliers.
"Le don du sang ne relève pas seulement des prérogatives du ministère de la Santé, mais se veut une question sociétale", a-t-il estimé, appelant à "encourager la société civile et inculquer aux enfants d'écoles la pratique de ce geste noble".
Exhortant toute personne âgée entre 18 et 65 ans à donner son sang, il a tenu à rassurer que cet acte n'est nullement nuisible à la santé. Au contraire, a-t-il expliqué, cela contribue au renouvellement du sang dans le corps, d'autant plus que la quantité prélevée ne représente que 1/16 de celle contenue dans le corps, rappelant qu'un don de sang pouvait sauver la vie de plusieurs personnes, notamment les enfants atteints de thalassémie, de cancer et les victimes des accidents de la route.
"A l'exception du corps humain, il n'y a actuellement aucun autre mécanisme permettant la production de cette matière vitale ou de globules rouges et de plaquettes qui doivent être disponibles en permanence", a précisé le président de la FADS.
M. Gharbi a tenu à rassurer tous ceux qui hésitent encore à faire don de leur sang que les services de transfusion sanguine étaient supervisés par des médecins qui veillent à l'orientation des donneurs de sang, ajoutant que la prise de sang ne s'effectuait que sur les personnes en bonne santé et à l'aide de moyens stérilisés et que les hommes pouvaient faire don de leur sang quatre fois par an contre trois fois par an pour les femmes.
Il a fait savoir que le donneur bénéficiera d'analyses médicales gratuites, ce qui permettra de prendre en charge une éventuelle maladie grave détectée à temps, d'obtenir la carte de groupage et de faire un acte de charité.
Le responsable a appelé les organisateurs de cette opération au niveau des centres de transfusion sanguine sur l'ensemble du territoire national à bien accueillir les donneurs de sang qui s'acquittent d'une noble tâche, celle de donner un peu de leur sang à ceux qui en ont grandement besoin.
Il a rappelé dans ce contexte que le sang ne peut être acheté ou stocké pendant une longue période et doit être donné à titre gracieux sous peine de sanctions. APS