Les turcs sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche pour voter lors d'un double scrutin présidentiel et législatif, un rendez-vous électoral crucial pour le pays après la dernière révision de la Constitution qui avait renforcé les pouvoirs du chef de l'Etat.
Ils sont 59 millions d'électeurs (56 millions en Turquie et 3 millions à l'étranger) qui devraient se rendre aux urnes afin de choisir leur futur président de la République et leurs représentants au parlement dans le cadre d'une élection anticipée organisée à l'initiative de l'actuel président Recep Tayyip Erdogan.
Pour assurer le bon déroulement des élections, un important dispositif de sécurité doit être déployé à travers le pays. A Istanbul seul, plus de 38.000 policiers seront de service.
Le président sortant, qui brigue un nouveau mandat, sera face à cinq candidats dont le principal rival est Muharrem Ince, qui incarne les espoirs de l'opposition et qui avait mené depuis le début mai une intense campagne électorale à travers le pays.
Les deux candidats ont achevé samedi leurs ultimes meetings à Istanbul, en rassemblant leurs partisans dans l'une des plus grandes villes du pays dont le vote est considéré comme déterminant pour l'issue de l'élection présidentielle et des législatives de dimanche.
M. Erdogan qui avait animé à quatre reprises des meetings dans cette cité de 11 millions d'habitants depuis le début de la campagne électorale, a prononcé samedi pas moins de cinq discours dans différents quartiers.
Son rival, M. Ince, candidat du Parti républicain du peuple (CHP), a opté pour un seul grand meeting auquel ont assisté des centaines de milliers de personnes, selon les médias.
Après des rassemblements importants à Izmir et Ankara ces deux derniers jours, le candidat de l'opposition a annoncé la présence de «5 millions de personnes à Istanbul», lors de son meeting électoral, exhortant ses partisans à rester mobilisés pour s'assurer que le vote et le dépouillement des bulletins se déroulent dans de bonnes conditions.
«Demain nous aurons une Turquie complètement différente. Demain, les discriminations prendront fin», a-t-il prédit, promettant de relancer le processus d'adhésion à l'Union européenne, actuellement à l'arrêt.
Affichant sa confiance, M. Erdogan, 64 ans et à la tête de l'Etat depuis 2003, a assuré, quant à lui, devant ses partisans de sa «victoire certaine» lors de ces élections et a vanté son expérience dans la gestion des affaires de l'Etat, contrairement aux autres prétendants.
Outre MM. Erdogan et Ince, quatre autres candidats se sont engagés dans cette course présidentielle, dont la cheffe de nouveau parti de droite nationaliste Iyi, Meral Aksener et le dirigeant emprisonné Selahattin Demirtas qui avait été désigné par le parti de gauche prokurde (HDP).
Si le président sortant semble être le favori de ce scrutin, il pourrait selon de nombreux observateurs de la scène politique turque ne pas obtenir les plus de 50% des voix nécessaires pour l'emporter dès le premier tour et son parti, l'AKP, pourrait également perdre sa majorité au prochain parlement. Le second tour se tiendra le 8 juillet prochain.
APS