L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, a décidé de reporter les discussions de paix sous l'égide de l'ONU prévues jeudi à Genève entre les parties yéménites à vendredi, les premières depuis l'échec en 2016 d'un processus de paix qui avait duré plusieurs mois au Koweït.
Les parties yéménites étaient en principe attendues jeudi au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève, mais la délégation des Houthis étant bloquée dans la capitale yéménite de Sanaa, l'émissaire de l'ONU, M. Griffiths, a décidé de ne pas mener de consultations jeudi dans l'enceinte onusienne, où les discussions pourraient débuter vendredi.
«L'ONU n'a pas réussi à obtenir une autorisation des pays de la coalition arabe pour fournir un avion omanais afin de transporter la délégation (des Houthis), des blessés et des personnes bloquées» à Sanaa, a déclaré une source au sein de la délégation, citée par la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté mercredi les parties yéménites à «faire un premier pas vers la fin d'un conflit».
«Le moment est venu d'engager un nouveau processus, de relancer un processus qui doit conduire à une résolution de ce conflit», un conflit oublié qui est à l'origine de la pire crise humanitaire du monde contemporain, a déclaré M. Griffiths lors d'une conférence de presse mercredi.
L'émissaire de l'ONU a relevé que l'un des enjeux des consultations serait de tenter d'établir des «mesures de confiance» entre les parties, comme la vaccination des enfants ou les échanges de prisonniers. «Il y a une chance de progrès tangibles» en la matière, a-t-il dit.
«Le peuple yéménite a désespérément besoin d'un signal d'espoir. Nous aimerions penser que le travail que nous ferons ensemble ces prochains jours commencera à leur envoyer une lueur d'espoir», a déclaré le Britannique.
Mais le niveau d'attente des parties yéménites n'est guère élevé, et M. Griffiths lui-même a fixé la barre assez bas, assurant qu'il ne s'agit que de «consultations» visant à «poser les bases» pour des «négociations formelles (...) qui commenceront plus tard».
La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales aux Houthis, soutenus par l'Iran et qui se sont emparés en 2014 et 2015 de vastes régions du pays, dont la capitale Sanaa.
En mars 2015, une coalition sous commandement saoudien est intervenue militairement au Yémen en soutien aux forces progouvernementales. Le conflit a fait quelque 10.000 morts, selon l'ONU. APS