« Novembre le livret de l’éternité », une dramaturgie aux formes contemporaines soutenue par des chants et des danses chorégraphiques a été présentée mercredi soir à Alger, en célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la révolution.
Le public de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, est venu nombreux assister, près de 70mn durant, à une fresque riche en couleurs, qui a mis en valeur l’épopée du peuple algérien à travers l’Histoire, mise en scène par le jeune Moussa Noun qui en a également assuré la scénographie.
Dans des atmosphères solennelles créées par un éclairage feutré et une musique aux sonorités actuelles, le spectacle commence par un beau livre qui s’ouvre, d’où sort une centaine de jeunes, entre chanteurs et danseurs qui vont donner vie aux différents chapitres de la grande histoire de l’Algérie.
Au fil des pages qui défilent, l’amour de la patrie, l’union, la paix seront autant de valeurs « naturellement » défendues depuis toujours par le peuple algérien qui finira par s’attirer les foudres et être attaqué à différentes époques de l’histoire.
Les affres du colonialisme français, la résistance et l’union du peuple face à l’ennemi, le combat libérateur, avec le peuple comme seul héros, les scènes de liesses, sont parmi les tableaux soumis au regard neuf d’une bande de jeunes qui s’est mise autour du génie créatif du metteur en scène.
Les chorégraphies de groupes du jeune Kaci Aissa Hacène, judicieusement montées dans le registre moderne et contemporain de la danse, avec une touche renvoyant au folklore algérien, ont été d’un apport considérable au spectacle.
La bande son de Tarek Kadem, un autre jeune compositeur qui a mis en musique, dans des sonorités et des cadences rythmiques actualisées, la poésie de Bélaid Bélatrèche et la chanson de Mokhtaria, "Renaissance", a donné un nouveau souffle à la manière de célébrer les grandes fêtes nationales.
La période postindépendance, sera également évoquée avec le mal de la décennie noire qui frappera encore l’Algérie où l’horreur et la forfaiture vont encore faucher des vies, jusqu’à l’avènement de la concorde civile, puis la réconciliation nationale, initiées par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika.
Accompagnant la mise en scène dans ses différents ateliers depuis le début de cette épopée, les projections vidéo ainsi que les costumes de Nasreddine Djeha, conçus dans des coupes et modèles contemporains, ont davantage appuyé le message de cette jeunesse qui a « réussi le pari de prendre le relai » et à laquelle ont a fait confiance, « à juste titre », de l’avis d’une spectatrice.
En présence de plusieurs membres du gouvernement, le jeune Moussa Noun, diplômé en 2010 dans le domaine du cinéma à l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’Audio Visuel, a restitué à l’assistance l’épopée du peuple algérien à travers l’Histoire, dans un élan sémantique formel, empreint de fraîcheur et d’une vision actualisée.
Le public a vécu le spectacle dans la délectation, interagissant à l’issue de chaque tableau avec des applaudissements répétés et des youyous nourris.
A minuit, alors que le spectacle venait de prendre fin, les membres du gouvernement présents ont été conviés avec l’ensemble des spectateurs à rejoindre la cour extérieure de l’Opéra, dont la façade principale était ornée du portrait du Président de la République Abdelaziz Bouteflika et de l’emblème national, pour assister dans la solennité du moment, à la levée des couleurs et la diffusion de l’Hymne national algérien, puis à un spectacle multicolore de feux d’artifices.
Organisé par l’Office national de la Culture et de l’Information l’épopée, « Novembre le livret de l’éternité », est programmé jeudi, pour une deuxième représentation à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh.