Le Rassemblement national démocratique (RND) a exprimé, jeudi à Alger, par la voix de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, une "forte espérance", de voir le Président Abdelaziz Bouteflika annoncer sa candidature pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019, affichant la disponibilité de son parti à animer la campagne électorale en sa faveur.
S’exprimant à l’ouverture de la 6ème session ordinaire du Conseil national du RND, M. Ouyahia a indiqué qu’il y a "des défis qui exigent davantage de mobilisation", exprimant son souhait de voir le Président Bouteflika "se porter candidat" et que le choix des Algériens soit "souverain".
"Le RND formule deux souhaits pour les années à venir, à savoir la réélection du moudjahid Abdelaziz Bouteflika (président de la République), mais aussi un mouvement collectif des forces nationales vers un débat profond qui enfantera un consensus solide autour de réformes courageuses et profondes dans tous les domaines", a indiqué M. Ouyahia dans une allocution d'ouverture de la 6ème session ordinaire du Conseil national du parti.
"Ces réformes ne seront pas source de rupture avec nos principes nationaux fondamentaux, mais bien au contraire, elles en garantiront la pérennité", a-t-il ajouté.
Il a souligné qu'"en même temps qu’il exprime son attente d’une nouvelle candidature du Président Bouteflika et qu’il appelle à une mobilisation nationale pour un nouveau saut qualitatif de notre pays, notre Rassemblement devra se préparer à ces batailles".
"Notre Parti sait déjà le faire avec efficacité lorsqu’il s’agit de campagne électorale. Je n’ai pas de doute que nous saurons ensemble adapter aussi notre Rassemblement à prendre part demain au débat, au service d’une Algérie toujours plus forte, dans la fidélité aux principes de Novembre, et dans une dynamique continue d’authenticité et de modernité", a-t-il affirmé.
Abordant la situation nationale, il a articulé ses propos autour de motifs "de satisfaction, d’espérance et de mobilisation".
Parmi les motifs de satisfaction, il a estimé que "l’Algérie vit dans la paix et la stabilité", grâce à "la réconciliation nationale promue par le président Bouteflika et l’engagement de l’Armée nationale populaire et des Forces de sécurité que nous saluons".
Au plan économique et social, il a indiqué que l’année 2018 "aura été marquée par de bons résultats en dépit des circonstances financières difficiles que traverse le pays".
Croissance économique a été au rendez-vous avec un taux de 3,4% en 2018
"La situation sociale des citoyens s’est globalement améliorée grâce à un léger recul du chômage, à une stabilisation de l’inflation au bénéfice du pouvoir d’achat, et grâce aux nombreuses réalisations socio-culturelles dont la plus spectaculaire aura été la livraison massive de logements qui se poursuit".
Il a relevé, en outre, que "la croissance économique a été au rendez-vous avec un taux de 3,4% enregistré l'année dernière, contrairement à des sources pessimistes qui estiment ce taux à 2%, alors que les investissements se multiplient partout à travers le pays".
Au plan politique, le SG du RND a qualifié l’annonce de la composition de l’Académie algérienne de Tamazight d'"un pas de plus vers la réconciliation avec notre histoire et avec notre identité nationale dans sa triple dimension", tout en appelant "les uns et les autres à dépolitiser ce dossier et à le laisser entre les mains des spécialistes".
S’agissant des "motifs d’espérance dans l'avenir national", M. Ouyahia a indiqué que l'Algérie "a fait face cinq années durant, à de fortes tensions financières sans connaître un blocage de son processus de développement".
"Bien au contraire, les exportations hors hydrocarbures se renforcent dans plusieurs créneaux ce qui est un signe de continuité réussie et ce qui est aussi un indicateur d’avenir prometteur", a-t-il soutenu.
Il a affirmé, en outre, que l’Algérie a fait face "avec succès à la tempête" dite du printemps arabe, soulignant que depuis lors, "le pluralisme s’est encore enrichi dans les domaines politique, médiatique et associatif", relevant que l'Algérie compte quelque 70 partis politiques et d'autres en cours de création, environ 200 journaux et 80.000 associations.
"L’Etat de droit et la démocratie ont avancé aussi avec la dernière révision constitutionnelle", a-t-il estimé.
Pour M. Ouyahia, "l’Algérie a réalisé toutes ces avancées grâce au mérite de la continuité sous la conduite du président Bouteflika".
"Pour certains, l’avenir est dans le changement pour le changement. Pour nous au RND, l’avenir est dans la continuité au service des résultats. Voilà pourquoi nous attendons avec une forte espérance l’annonce de la candidature du Président Bouteflika pour les élections (présidentielles) du mois d’avril prochain", a-t-il ajouté.
M. Ouyahia a affirmé que "l'évaluation de l’année écoulée nourrit des sentiments de satisfaction, d’espérance mais aussi de mobilisation, car cette dernière est nécessaire pour faire face aux défis du futur".
"Les progrès accomplis par notre pays dans tous les domaines font apparaître de nouvelles exigences, après un demi-siècle d’indépendance et à l’issue de deux décennies de reconstruction nationale", a-t-il dit, affirmant que ces nouvelles exigences "s’affirment dans tous les domaines, et l’exemple le plus illustratif en est les attentes de la jeunesse".
"La jeunesse n’a pas connu les années douloureuses de la Tragédie nationale et de l’ajustement structurel, vit aussi dans un monde sans frontières avec les nouvelles technologies de la communication et nous rappelle donc, si cela était nécessaire, que nous vivons dans un monde globalisé où l’évolution est un impératif", a-t-il ajouté.
Pour faire face à ces défis du futur, il a indiqué que "l’Algérie a besoin de mobiliser toutes ses forces dans leur diversité, de sorte à bâtir des consensus les plus larges possibles autour des changements nécessaires".
Par ailleurs, M. Ouyahia a indiqué que le RND, qui vient de prendre part aux élections pour le renouvellement partiel des membres élus du Conseil de la Nation, "sort de cette épreuve avec un goût amer et un sentiment d’indignation".
"L’amertume et l’indignation ne sont pas la conséquence de nos résultats à cette épreuve électorale. Ces sentiments découlent des dépassements enregistrés dans plusieurs wilayas et de la violence condamnable utilisée au niveau de certaines wilayas", a-t-il ajouté, tout en condamnant "ces dérives qui n’ont servi ni la démocratie, ni l’Etat de droit".
"Les dérives que nous venons de vivre ne nous détourneront pas de notre engagement au service du pays et aux côtés du Président de la République", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Ouyhaia affirmé que le RND "a besoin de plus de travail et de mobilisation, dans la mesure où il est devenu aujourd'hui une force politique homogène qui développe un discours politique marqué par la constance depuis 23 ans, interdisant à quiconque de qualifier le RND de parti d'opposition".