En attendant le discours du chef de l’Etat à la Nation ce soir, l’opposition accepte le principe du dialogue en deux initiatives distinctes

Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a reçu hier le premier ministre, Noureddine Bédoui, avec lequel il a passé en revue les dispositions qui seront incessamment mises en place pour le lancement d’un dialogue inclusif portant sur la présidentielle. L’ensemble des dispositions ont été examinées dans le cadre d’une nouvelle approche qui sera annoncée par le chef de l’Etat dans les prochaines heures, avait annoncé la présidence de la République dans un communiqué.

Le chef de l’État envisage ainsi le lancement d’une «nouvelle approche politique» dans quelques heures dans un discours à la nation attendu pour ce soir, indique l'ENTV. Il s’agit notamment des conditions d’organisation de l’élection présidentielle, après l’annulation de celle qui devait se tenir jeudi 4 juillet, faute de candidats.

Dans ce même élan visant à la préservation du pays, l’opposition s’organise de son côté dans sa tentative d’élaboration d’une plateforme consensuelle de revendications comme base de dialogue inclusif avec le pouvoir. Un dialogue devant constituer le socle pour une feuille de route permettant une sortie de cette crise politique qui n’a que trop duré, depuis le début de « la Révolution du sourire » du 22 février et qui se trouvait, vendredi dernier, à sa 19ème marche populaire à travers le pays.

Pour dissiper l’opacité régnant présentement sur la scène médiatico-politique, et de surcroit à la veille de la tenue, samedi prochain, d’un rendez-vous aussi important, à savoir « Les assises nationales (ou Forum national) de dialogue initié par une partie de l’opposition, il est plus que nécessaire de revenir sur les principales initiatives existantes au sein de la société civile.    

« Les forces du changement » poursuivent leurs efforts pour rallier les autres partis de l’opposition et des personnalités pour la participation aux « assises nationales du dialogue » de samedi prochain
« Les assises nationales du dialogue » ou le « Forum national du dialogue » est une initiative qui se prépare depuis plusieurs mois et lancée par l’un des deux mouvements de l’opposition dit « Les forces du changement ».

Ce dernier regroupe une partie de l’opposition de la classe politique, des associations, des syndicats, des juristes et des militants du mouvement populaire du 22 Février. M. Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et ancien diplomate, avait été désigné, le 26 juin dernier, comme coordinateur pour la tenue de ses assises. Sa mission est de convaincre le reste de la société civile (les autres partis de l’opposition surtout) à se joindre à cette initiative, car, faut-il le souligner, tous les partis politiques de l’opposition n’adhèrent pas à cette démarche, non pas par rejet du principe du dialogue, mais lui posent des préalables garants de la bonne foi du pourvoir à engager un dialogue sincère. Ils conditionnent en effet leur participation, entre autres, par la libération des détenus politiques et d’opinion ainsi que le respect de toutes les libertés démocratiques et l'ouverture du champ politique et médiatique à tous.

Il faut préciser que « Les forces du changement » est constitué de partis politiques que sont le FJD (Front de la justice et le développement), Adala wa tanmia, de Abdellah Djaballah, parti représenté par le président de son Conseil consultatif, Lakhdar Benkhellaf, du parti Talaie El-Houriat de Ali Benflis, le Mouvement El Bina de Abdelkader Bengrina, du MSP (Mouvement de la société pour la paix) de Abderezak Mokri, de Al-Fadjr El Djadid, de Tahar Benbaibèche, du PLJ (Parti de la Liberté et de la Justice) de Mohamed Said, de l’UFDS (Union des forces démocratiques et sociales) de Nordine Bahbouh, mais également du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), un nombre de juristes, des personnalités telles que Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, et d’anciens cadres de l’ex-FIS.

Des commissions ont été chargées, courant cette semaine, d’adresser des invitations officielles au reste des partis politiques et des personnalités nationales à « prendre part » à cette initiative. Des prises de contacts sont aussi lancées depuis trois semaines.

« Les forces de l’alternative démocratique » posent des préalables au dialogue avec le pouvoir
Par ailleurs, l’autre initiative de sortie de crise est constituée par un deuxième regroupement de sept (07) partis politiques à savoir le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) de Mohsen Belabbès, du PT (Parti des travailleurs) de Louisa Hanoune, actuellement en détention, du PST (Parti socialiste des travailleurs) de Mahmoud Rachedi, de l’UCP (l’Union pour le changement et le progrès) de Zoubida Assoul, du MDS (Mouvement démocratique et social) de Fethi Gheras, du FFS (Front des forces socialistes) de Hakim Belahcel et le PLD (Parti pour la laïcité et la démocratie) de Moulay Idriss Chentouf. Syndicats, Ligue des droits de l’Homme et des organisations de jeunes dont RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) font aussi parti de cette initiative.

Dans le même objectif d’arriver à une plateforme consensuelle pour un dialogue inclusif cette partie de l’opposition, dite les « Forces de l’alternative démocratique », a également tenue une conférence, le 26 juin dernier. Une rencontre qui devait initialement avoir lieu dans une salle du complexe touristique d’Azur Plage à l’ouest d’Alger, mais qui finalement s’est tenue au siège du RCD « suite au refus de l’administration » d’octroi de l’autorisation, selon les déclarations du premier secrétaire du FFS, Hakim Belhacel, cités par des médias. Une rencontre à laquelle a pris part M. Abdelaziz Rahabi.  M. Belahcel explique que cette rencontre a été « le fruit d’un long travail pour rapprocher les points de vue et dépasser les divergences ».

Favorables au dialogue dans l’attente de mesures d’apaisement
A noter que « les forces de l’alternative démocratique » se disent favorables à un dialogue avec le « pouvoir » pour une issue à la crise politique pour peu que ce dernier prouve sa bonne foi par la prise les mesures d’apaisement citées plus haut (libération des détenus politiques et d’opinion, respect de toutes les libertés démocratiques, ouverture du champ politique et médiatique à tous...) afin que le processus de dialogue puisse se dérouler dans un climat serein et de confiance.

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