Le Gouvernement a décidé, mercredi, de prendre des mesures d'urgence conformément aux lois et réglementations en vigueur pour sauvegarder toutes les entreprises nationales privées, objet de mesures conservatoires, dans le but de préserver les capacités de production nationale ainsi que les postes d'emploi, indique un communiqué des services du Premier ministère.
La réunion du Gouvernement, tenue sous la présidence du Premier ministre, Noureddine Bedoui, a vu la présentation d'un exposé par le ministre des Finances, Mohammed Loukal, sur les résultats du travail de la Commission intersectorielle de suivi des activités économiques et de préservation de l'outil national de production, ajoute la même source.
L'exposé a porté sur "un diagnostic minutieux de la situation des entreprises nationales privées qui connaissent des fluctuations de leurs activités, du fait des mesures conservatoires prises à l'encontre de leurs propriétaires".
Des exposés ont été présentés également sur les projets d'investissements financés par le Trésor public qui enregistrent un arrêt temporaire de leurs activités, du fait de la situation des entreprises de réalisation dont les propriétaires sont poursuivis en justice.
Dans ce cadre, les incidences socioéconomiques causés par ces situations ont été présentées, notamment la préservation des postes d'emplois, l'approvisionnement continu du marché national et la relance de la dynamique économique.
A cet égard, le Gouvernement a décidé de prendre les mesures d'urgence conformément aux lois et réglementations en vigueur pour préserver toutes les entreprises nationales privées, objet de mesures conservatoires, dans le but de préserver les capacités de production nationale et les postes d'emplois, ainsi que le parachèvement des projets d'investissement publics en cours de réalisation par ces entreprises et le respect de tous les engagements envers les partenaires étrangers.
Le Premier ministre a chargé tous les responsables des secteurs concernés de mettre en place des mécanismes de suivi de la mise en œuvre de ces mesures d'urgence, du fait qu'elles concernent des projets à préserver au vu de leur impact positif sur le développement national et leur utilité pour les citoyens.
Un autre exposé du ministre des Finances a concerné les mesures à prendre pour réduire le déficit de la balance des paiements en vue de préserver les réserves de change du pays. L'exposé a également concerné la filière des services qui enregistre un déficit structurel dans son budget, ce qui impacte négativement la balance des paiements. Il s'agit essentiellement des services des transports maritimes et des travaux publics et de construction ainsi que les services techniques (études).
La réunion a porté également sur les nouvelles mesures et procédures à prendre concernant la rationalisation des importations en services, dont la facture a atteint une moyenne annuelle de 11,42 mds USD. L'accent a été mis notamment sur les grands domaines de cette type d'importations consistant en le transport maritime (2,95 mds USD en 2018), BTP (2,65 mds USD en 2018) et l'assistance technique (3,22 mds USD en 2018).
A l'issue de cette présentation, le Premier ministre a mis en avant la volonté du Gouvernement de "réduire ces charges devenues un lourd fardeau pour le Trésor public en termes de devises, au moment où notre pays regorge de compétences humaines et de potentiel matériel pour s'acquitter de ces services dont la réalisation sera assignée, désormais en premier lieu, aux entreprises nationales publiques et privées.
Ainsi, il a été décidé de "la réorganisation de ces activités de manière à encourager la contribution des compétences nationales en la matière et à améliorer nos capacités en vue de mieux maitriser ce domaine", ajoute le communiqué.
Conformément à ce principe, et pour préserver les réserves de change de notre pays afin de les exploiter de manière rationnelle, le Premier ministre a décidé d'exploiter les capacités nationales en matière de transport maritime de marchandises, lesquelles ont été renforcées ces dernières dix années par dix (10) nouveaux navires actuellement inexploités en leur accordant notamment la priorité pour la mise en œuvre de ces opérations d'importation financées par le Trésor public.
Dans ce cadre il a été décidé de charger le ministre des Transports de présenter un exposé sur l'exploitation optimale de cette flotte qui devrait être mobilisée pour assurer les opérations d'importation notamment en ce qui concerne les produits essentiels à l'image du blé et du lait.
Le ministre de l'Agriculture a, également, été chargé de présenter un rapport lors de la prochaine réunion du Gouvernement concernant les opérations d'importation du lait et du blé qui devraient être assurées exclusivement par la flotte nationale du transport maritime.
Par ailleurs, le ministre de l'Habitat a été chargé d'accorder la priorité aux bureaux d'études nationaux et entreprises de réalisation nationales pour assurer le suivi et la réalisation des logements publics tout en chargeant les autres secteurs d'adopter la même stratégie et de placer la confiance en les compétences nationales et notamment les entreprises de jeunes.
Le Gouvernement a adopté le projet du décret exécutif relatif au Référent national de l’adaptation des systèmes d’information qui s’inscrit dans le cadre de l’unification de l’utilisation des systèmes d’information par les administrations publiques.
Le Gouvernement a adopté le projet du décret exécutif relatif au Référent national de l’adaptation des systèmes d’information qui s’inscrit dans le cadre de l’unification de l’utilisation des systèmes informatique par les administrations publiques.
A ce propos, le Premier ministre a indiqué que "ce projet intervient dans le cadre de la numérisation des administrations et services publics avec la supervision de l’Instance nationale de numérisation qui sera instituée durant les prochains jours", ce qui accélèrera la cadence de la concrétisation de l’administration électronique à même d'offrir des services de qualité aux citoyens.
Le Gouvernement a écouté l’exposé du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière concernant le projet de décret exécutif encadrant l’action des établissements de santé privés, reporté par le Gouvernement, tout en prenant en considération les décisions de la dernière réunion du gouvernement ayant trait à la promotion de la prise en charge sanitaire dans les wilayas des Hauts-plateaux et le Sud du pays, à même d’assurer le même niveau et la qualité de la couverture sanitaire au profit de tous les citoyens.
Dans ce cadre, le Premier ministre a ordonné la reformulation de ce texte et son enrichissement par tous les intervenants du monde de la santé notamment à travers l’organisation de réunions élargies et de conférences auxquelles contribueront tous les acteurs, spécialistes, compétences nationales et professionnels du secteur pour examiner ce sujet et à travers lesquelles la performance des services de santé privés sera évaluée ainsi que les moyens de les humaniser et les éloigner du caractère purement lucratif.
Par ailleurs, le Gouvernement a écouté l’exposé présenté par le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels sur deux projets de marchés de gré à gré simple, à titre de règlement, entre l’Entreprise nationale des équipements techniques et pédagogiques de la formation et de l’enseignement professionnels et les entreprises publiques en vue d’équiper les établissements de formation et de l’enseignement professionnels nouvellement créés.
En conclusion, le Gouvernement a affirmé n'avoir autorisé aucune des opérations d’exportation des produits nationaux subventionnés par le Trésor, ajoute le communiqué du Premier ministère.