Quinze manifestants ont été tués, vendredi, par balles et des dizaines d’autres ont été blessés à Nassiriya, ville du sud de l'Irak où les affrontements entre protestataires et forces de l'ordre se poursuivent, ont indiqué des médecins.
Ces violences ont lieu alors que le Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, a annoncé vendredi qu'il allait démissionner comme l'a réclamé le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique dans le pays, après deux mois de contestation, à Baghdad et dans le Sud, marquée par plus de 400 morts.
Vendredi, la police a encore tué 15 manifestants à Nassiriya, à feu et à sang depuis jeudi, et un seizième a été abattu par des tirs d'hommes en civils devant le siège d'un parti à Najaf, ont rapporté des témoins et des médecins.
Le sud de l'Irak s'était embrasé jeudi avec une répression menée par des commandos militaires dépêchés par Baghdad peu après l'incendie du consulat iranien dans la ville de Najaf.
Un général initialement dépêché pour «rétablir l'ordre» dans le sud de l'Irak, secoué depuis le 1er octobre par un mouvement de contestation inédit depuis des décennies, a toutefois été limogé jeudi après la mort de 28 manifestants en quelques heures sous les tirs nourris des forces de l'ordre.
Au total jeudi, 46 manifestants ont été tués et près d'un millier blessés, selon les médecins.
«Le nombre croissant de morts et de blessés est intolérable», a dénoncé l'ONU.