Pas moins de 30% des diabétiques ne découvrent leur maladie que suite à une complication ou d’un accident cardiovasculaire, a révélé à l’APS le président de la Société algérienne de diabétologie, le Pr Mourad Samrouni.
"Il n’est pas rare que des patients arrivent avec des complications dues au diabète sans même savoir qu’ils souffrent de cette maladie chronique", a indiqué ce spécialiste, également chef de service de médecine interne au CHU de Beni Messous (Alger).
Pour ce dernier, le diabète est une maladie silencieuse et indolore qui peut passer longtemps inaperçue dans beaucoup de cas.
"Les cas de diabète ne sont diagnostiqués le plus souvent que lorsque les complications à long terme surgissent", a expliqué Pr Samrouni.
Les complications peuvent toucher plusieurs organes du corps, principalement les reins, (néphropathie), les yeux (rétinopathie), le système neurologique (neuropathie), le cœur (infarctus) et les vaisseaux sanguins (hypertension, artériosclérose, AVC), a rappelé le même spécialiste.
Dans ce sens, il a préconisé un contrôle systématique de la glycémie chez les personnes à risque à partir d’un certain âge.
"Une personne vivant en Algérie, âgé de plus de 35 ans et ayant des facteurs de risques particulièrement, à savoir l’obésité, un tour de taille augmenté, des antécédents familiaux de diabètes, hypertendu, ayant un taux de cholestérol élevé, doit contrôler chaque année son taux de sucre par une hémoglobine glyquée ou une glycémie à jeun", a-t-il recommandé.
Une enquête nationale réalisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la période 2016/2017, et rendu publique en novembre dernier, a montré que plus de 14% des Algériens, âgés entre 18 et 69 ans, souffraient de diabète.
"Le taux de prévalence du diabète est passé de 8% en 2003, à 10% en 2012 pour atteindre 14% en 2017", ont démontré les résultats de l'enquête, effectuée sur un échantillon de 7.450 personnes représentant les différentes régions du pays.
Selon cette enquête, 53,5% des personnes interrogées n'ont jamais bénéficié d'une mesure de la glycémie par les professionnels de la santé et 29,7% des diabétiques sont sous insuline et 78,2% sous antidiabétiques oraux.
APS