Le ministre de la Santé, le professeur Abderrahmane Benbouzid, est revenu, mardi, sur les annonces faites la veille par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, d'entreprendre une réforme en profondeur du système sanitaire national.
Intervenant, à la chaîne 3 de la Radio Algérienne, celui-ci admet les nombreuses défaillances observées dans l'ensemble des établissements de soins, objets de virulentes critiques, tant de la part des citoyens que des personnels de santé dans leur ensemble.
Dans l'attente de cette indispensable et pressante réforme, le ministre indique que le nouveau gouvernement est attaché à parer au plus pressé en libérant des moyens jugés prioritaires, notamment ceux à consacrer au confort des malades hospitalisés, à un meilleur accueil dans les maternités, une réorganisation en profondeur des services d'urgence, ainsi qu'à de meilleures conditions de traitement des malades affectés par le cancer et la création de nouveaux centres de traitements au bénéfice de ces derniers.
A propos du projet de création annoncée d'une Agence nationale de sécurité sanitaire, chargée notamment d'organiser le fonctionnement de l'ensemble des structures de soins dans le pays, l'invité la présente comme un organisme de veille chargé notamment de valider toutes les décisions arrêtées au bénéfice du système de santé. Elle se présentera, ajoute-t-il, comme une "sentinelle" chargée d'alerter et de valider toutes les décisions élaborées au bénéfice du système de santé dans son ensemble.
S'exprimant, d'autre part, sur l'évolution de la pandémie du coronavirus dans le pays, le ministre de la Santé se veut des plus rassurant. Si, déclare-t-il, au début l'Algérie, en raison de ses faibles moyens de lutte, s'est trouvée désarmée, ceux engagés dans l'urgence ont permis, selon lui, de maîtriser la difficile situation "que nous avions connue à ses débuts".
Pour le professeur Benbouzid, le meilleur paramètre à mettre en évidence est celui relatif au relatif faible taux de mortalité constaté parmi les malades affectés par le virus, dont il tient à souligner que ceux "mis sous chloroquine se sont bien rétablis".
Celui-ci constate que la difficulté d'équiper l'ensemble des Algériens en masques de protection, pose problème signalant toutefois que la distribution gratuite en sera assurée aussitôt que les fortes quantités commandées seront réceptionnées. Au passage, il confirme à nouveau qu'un sportif de haut niveau, dont il a refusé de citer de nom, va incessamment faire parvenir au pays un don de 50 millions de ces moyens de protection.
A propos des mesures de confinement total qui pourraient être imposées aux habitants de la capitale, le ministre ne les a pas écartées. "En cas de flambée de la pandémie, nous serons contraints d'imposer un confinement total", a-t-il assuré.