Pas moins de 6.135 oiseaux d’eau nicheurs ont été dénombrés durant le mois de mai par les ornithologues dans les différentes zones humides de la wilaya de Ghardaïa, a affirmé lundi la Conservation des forêts de la wilaya.
Initié dans le cadre des activités du réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, ce recensement national des oiseaux migrateurs d’eau nicheurs a ciblé les zones humides naturelles et artificielles de la wilaya.
Ces zones aquatiques sont devenues "une halte incontournable de nidification pour les oiseaux migrateurs sur l’axe migratoire entre l’Afrique et l’Europe", a expliqué le chef du groupe Sud-Est-II du réseau, Abdelwahab Chedad.
L’objectif de ce dénombrement effectué entre les 17 et 30 mai dernier est "d’établir une base de suivi des différentes zones humides et de connaître l’effectif de la population avifaune nicheuse dans la région, sa phénologie et sa densité", a précisé M.Chedad en notant que les indices de nidification sont déterminés par l’existence de nids, d’œufs et de poussins sur les sites.
Le comptage a permis de répertorier une trentaine d’espèces avifaunes nicheuses avérées, dont des espèces dominantes telle que Flamant rose, Gallinule poule-d'eau, Echasse blanche, Fuligule nyroca, Tadorne casarca, Echasse blanche, Marmaronette marbrée et Foulque macroule, a-t-il fait savoir.
Le recensement a ciblé la zone humide naturelle du lac Sebkhat El Maleh (El-Menea) d’importance mondiale classée en 2004 sur la liste de la Convention de Ramsar, les zones humides naturelles non classées El-Mahfoura et Daya Oum Souid dans la localité de Seb Seb et Fayget El-Gara dans la commune de Hassi El-Gara.
Il a également concerné les zones humides artificielles créées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques constituées essentiellement de stations d’épuration des eaux usées (STEP) de Kef Doukhen (exutoire de l’oued M’zab) à El-Atteuf, et celles de Berriane et de Guerrara ainsi que les rejets de Métlili et Zelfana, a signalé le responsable du réseau d’observateurs ornithologues.
Ces zones humides disposent d’une biodiversité importante et abritent une variété d’espèces d’oiseaux migrateurs, dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ces sites aquatiques, notamment les sites artificiels, sont devenus des habitats et un milieu de reproduction de la population avifaune, favorisé par le gardiennage et l’éloignement des zones urbaines.
Ils recèlent des potentialités susceptibles de promouvoir un tourisme écologique et de devenir également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes.
La présence d’oiseaux en hausse, comparativement à l’année 2019 où il a été enregistré 4.855 oiseaux, est un "bon indicateur" de l’état de la biodiversité locale, a conclu M.Chedad.