Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté mardi à la majorité le projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2017, lors d’une plénière présidée par Slimane Chenine, en présence de nombre de membres du Gouvernement.
170 députés de plusieurs formations politiques ont voté "pour", 21 autres "contre", et deux se sont abstenus.
Dans une allocution prononcée à l’issue du vote, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a affirmé que la présentation du projet de loi devant la Commission avait permis à travers un débat profond de relever de nombreuses insuffisances.
"Le Gouvernement accorde un intérêt particulier à la prise en charge progressive des recommandations judicieuses émises par la Commission des Finances de l’APN et la Cour des comptes, dans le but de pallier les défaillances techniques soulevées", a-t-il précisé.
Selon les chiffres présentés par le ministre, le montant global des recettes réalisées en 2017 a atteint 6.072 milliards Da contre des prévisions établies à 5.635 milliards Da dans la loi de finances du même exercice.
Des recettes effectives réparties entre 3.945 milliards Da de recettes ordinaires (64,97 %) et 2.127 milliards Da de recettes issues de la fiscalité pétrolière (35,03 %).
Les dépenses budgétaires au cours de l’exercice 2017 se sont, quant à elles, élevées à 6.767 milliards Da contre des prévisions établies à 6.883 milliards Da.
Des dépenses effectives réparties entre 4.497 milliards Da de dépenses de fonctionnement (66,46%) et 2.270 milliards Da de dépenses d'équipement (33,54%).
Concernant les transferts sociaux, le ministre a fait état d’un montant de 1.631 milliards d Da en 2017, en recul de 11,4% par rapport à 2016.
Ces transferts recouvrent les affectations destinées au soutien au logement et estimées à 305 milliards Da (-35% par rapport à 2016), celles destinées au soutien aux ménages et estimées à 413 milliards Da (-7%), celles destinées au soutien aux retraités et estimées à 237 milliards Da (-2%) et enfin les affectations destinées au soutien aux personnes démunies, aux besoins spécifiques et à faible revenu et estimées à 147 milliards Da (-10%).
En comptabilisant les dépenses imprévues, qui se sont élevées à 92 milliards Da, le déficit réel du budget a atteint 786 milliards de DA.
Concernant la liquidité, la situation finale de l'exécution de la loi de finances 2017 a donné lieu à un déficit global du Trésor de l'ordre de 2.260 milliards Da, couvert par le Fonds de régulation des recettes (FRR) et le mécanisme de financement conventionnel.
Ainsi, le FRR a été épuisé en 2017 suite au prélèvement d’un montant restant s'élevant à 838 milliards Da.
Concernant le cadre économique, le ministre a précisé que le taux de croissance en 2017, s'était élevé à 1,4%, contre 3,9% prévu par la même loi de Finances du même exercice.
Le secteur des hydrocarbures a enregistré, cette même année, des recettes de l’ordre de 3,660 milliards Da, contre 4,071 milliards Da prévisionnelles dans la loi de Finances, soit un écart négatif de 411 milliards Da.
L'exercice 2017 a connu une baisse du taux de change, de 1,49 du dinar algérien (DA) face au dollar américain (USD), passant de 109,47 Da face au USD en 2016, à 110,96 Da en 2017.
Quant aux taux d'inflation enregistré en 2017, il était de l'ordre de 5,59%, contre 4% prévisionnel.
Les réserves de change ont atteint 97,33 milliards USD fin 2017, contre 114,14 milliards USD fin 2016.
La valeur des créances sur la dette publique s'est établie, fin 2017, à 5,056 milliards Da, soit 27% du produit intérieur brut (PIB), dont 4,911 milliards DA pour la dette intérieure et 145 milliards Da pour la dette extérieure. APS