L’économie algérienne est fortement frappée depuis l’installation de la pandémie dans la durée poussant les opérateurs économiques nationaux au bord de la faillite dont certains ont carrément baissé rideau.
S’exprimant, jeudi, lors de l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le président de l’Association des céramistes algérien, Mohamed Moncef Bouderba, estime qu’il est temps de mettre « un Plan de sauvetage des entreprises » qui ont joué le jeu en répondant présent, malgré les difficultés, aux appels du Gouvernement pour faire tourner la machine de production.
Rappelant son appel lancé en juillet dernier, M. Bouderba dit avoir préconisé un équivalant de « fonds de participation ». Une idée novatrice, dit-il, afin d’aider à trouver des solutions à l’économie nationale qui pâtit sous le poids de la crise sanitaire qui a sévi alors dans le monde depuis février dernier.
Epris de patriotisme économique, l’orateur dit avoir répondu, en nombre, favorablement par surseoir aux aléas de la crise suite à l’appel du Gouvernement à « Continuer de fonctionner tout en comblant les insuffisances, ici et là, pour maintenir la cadence et préserver l’outil de production et l’emploi ».
Pour lui, le différé des charges des entreprises pour sauver des opérateurs solidaire avec le Gouvernement n’est pas nécessairement la solution idoine car, note-t-il, « l’économie ce n’est pas une science exacte ».
« L’intelligence est d’étudier filière par filière à l’objet de trouver un accord qui permet un redémarrage, aider au redécollage des entreprises, notamment dans le bâtiment, et au même temps sauver les entreprises frappées par une faillite programmée », indique-t-il en allant vers « des fonds de compensation » pour épauler les entreprise en difficultés sur les plans économique et sociale. « Cette solution n’est pas retenue à cause des arguments qu’on connait », déplore M. Bouderba.
Toutefois, adjoint-il, nous avons espéré une action qui pouvait alléger la fiscalisation, les taxations douanières et les assurances sociales, rappelant que « rien n’a été fait jusque-là» en faveur de ceux qui ont été et sont toujours là malgré tout », allusion faite au secteur de la céramique et du bâtiment.
Aller vers l’effacement totale des dettes cumulées jusque-là pour relancer les entreprises ayant supporté les suites de la crise mondiale, M. Bouderba révoque la logique de « Zéroter » tous les comptes, arguant que cette issue est parfois un harakiri, mais, dit-il, « le Gouvernement doit faire des choix et s’installer dans une logique pragmatique ».
Autrement dit « voir les filières jouables, c’est-à-dire viables et qui fonctionnaient sans le moindre licenciement » et les aider d’une manière ou d’une autre à redécoller.
« Il y a un travail non seulement de soutenir les actions nationales des entreprises mais d’aller les inscrire à l’international pour que le produit algérien puisse s’installer sur les marchés internationaux et concurrencer », suggère-t-il.
A la question d’apaiser les retombés de la crise par un allègement fiscal et dérivés, M. Bouderba dit qu’on peut se contenter de cadeau fiscal adoubé de cadeau social, comme une des solutions, mais le mieux, explique-t-il, « de le faire avec un objectif ». « Lequel objectif devant permettre les entreprises viables », insiste-t-il. En d’autres termes : « faciliter toutes les transactions nécessaires pour se propulser à l’international afin de s’y installer et concurrencer des puissances sur les marchés mondiaux ».
« C’est avec cette logique qu’on pourra dire que le Gouvernement a un objectif », souligne-t-il, espérant un accompagnement par des banques et un ensemble de mesures incitatives pour concrétiser cet objectif profitable à plus d’un titre.
« C’est ainsi récompenser les opérateurs ayant partagé les effets de la crise et sanctionner les absents », s’attend-il.