Un morceau de fusée chinoise hors de contrôle doit retomber sur Terre dimanche

Une fusée chinoise doit faire ce weekend son retour incontrôlé dans l'atmosphère terrestre, la Chine et de nombreux experts jugeant toutefois minime l'hypothèse de dégâts sur Terre, rapportent samedi plusieurs médias.

L’objet de plus de 20 tonnes issu d’une fusée chinoise suivant une trajectoire incontrôlée. Il y a un an, le même type de débris s'était écrasé non loin d'un village de Côte d'Ivoire.

Les scientifiques suivent de près le nombre important de débris spatiaux en orbite autour de la Terre, lesquels peuvent présenter des menaces. 

Long d’environ 30 mètres, il se déplace à une vitesse de plus de 27.000 km/h et est considéré comme l’un des plus importants à revenir sur Terre depuis plus de 30 ans, selon le Guardian. D’autant plus qu’il suit une trajectoire incontrôlée qui reste pour l'instant difficilement prévisible.

Bien que de nombreux experts minimisent l'hypothèse de dégâts sur Terre,  ce retour est suivi de très près par toutes les agences spatiales du monde.

"Nous espérons qu'ils [les débris, ndlr] atterriront dans un endroit où  ils ne feront de mal à personne, dans l'océan par exemple", a déclaré  vendredi Mike Howard, un porte-parole du ministère américain de la Défense lors d’un point de presse au Pentagone.

En mai 2020, un morceau de plus d’une dizaine de mètres d'une fusée Longue  Marche 5 s'était toutefois écrasé sur un village de Côte d'Ivoire, causant des dommages à plusieurs bâtiments sans faire de victimes.

Après la longue réticence des autorités spatiales et diplomatiques  chinoises, Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires  étrangères, a assuré vendredi 7 mai lors d'une conférence de presse  régulière que la majorité des composants de la fusée seraient brûlés et  détruits lors de la rentrée dans l'atmosphère.

"La probabilité de causer des dommages aux activités aériennes ou [aux personnes, constructions et activités, ndlr] au sol est extrêmement  faible", a indiqué le porte-parole cité par Reuters.

Selon les dernières estimations de l’Aerospace Corporation, ce morceau  fera son retour dans l’atmosphère tôt le matin du dimanche 9 mai, plus  précisément à 4h19 (6h19, heure de Paris), mais avec une marge d’erreur de  8 heures.

Cependant, ce débris n’est que le seul parmi des centaines de millions de déchets qui flottent dans l’espace et gravitent autour de la Terre. Selon les chiffres de l’Agence spatiale européenne, 34.000 débris de plus de 10 centimètres se trouveraient dans l’orbite terrestre.

La NASA suit elle aussi ces débris et a publié des illustrations montrant  l’ampleur du problème des déchets spatiaux qui polluent l’orbite terrestre.

En effet, ce défi préoccupe de plus en plus les pays, car le nombre de débris dans l'espace ne cesse d'augmenter et représente une menace pour les équipements spatiaux, et l'avenir de la conquête spatiale.

Pour y répondre, différents projets sont élaborés. Ainsi, la startup japonaise Astroscale a déjà lancé le 22 mars un satellite destiné à "nettoyer" ces débris spatiaux. A l’aide de ses aimants très puissants, il devrait capturer l’un de ces débris avant d’être redirigé vers la Terre, où il se désagrégerait avec sa prise, en entrant dans l’atmosphère terrestre, indique CNN.

Tentant de capturer un déchet de 17 kilogrammes spécialement lancé pour l’occasion, avant de l’entraîner vers la Terre, ce satellite devrait terminer sa mission au mois de septembre ou d’octobre. Ensuite, Astroscale pourrait, à terme, proposer ses services de "nettoyage" à des entreprises ou des agences spatiales.

En outre, l’Agence spatiale européenne (ESA) et la startup suisse ClearSpace envisagent de lancer un satellite semblable ciblant un déchet issu d’une fusée lourd de 112 kilogrammes. Ce nettoyage en conditions réelles devrait se dérouler en 2025.

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