«Il faut appliquer toutes les solutions possibles et imaginables qui nous permettent d’économiser l’eau et de ne pas léser une partie de la population par rapport à une autre», indique Brahim Mouhouche, Professeur à l’école nationale de l’agronomie, qui était, mardi matin, l’invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
«Nous savons que l’Algérie n’a pas beaucoup d’eau. Il y a un manque flattant de la pluviométrie. Il faut, donc, se rendre à l’évidence et opter pour des restrictions en alimentation en eau potable », propose t-il.
Selon lui, cette option est devenue aujourd’hui incontournable, puisque c’est de cette façon qu’on peut réguler un peut la distribution entre la population. «Ainsi, il y aura une distribution équitable entre les gens et surtout moins stresse et de problèmes», ajoute t-il.
Face à ces besoins grandissant, l’intervenant estime qu’il faudrait donc utiliser toutes les ressources hydriques qui puissent exister en Algérie et développer une économie de ce précieux liquide, afin de mieux le gérer en usant pour cela de tous les moyens de lutte contre le gaspillage.
Au passage, il signale que les stations d’épuration disséminées à travers le territoire ne traitent qu’environ 5% d’eaux usées, chaque année. « Ce qui est très peu vu que les rejets peuvent être utilisés dans beaucoup de domaine sans aucun problème, estime t-il. « Il y a même une loi qui permet leur réutilisation, mais malheureusement, elle n’est pas appliquée », regrette le Pr Mouhouche.
Le Professeur Mouhouche abonde également dans le sens d’une multiplication des installations de dessalement d’eau de mer en appelant, au passage, à bien gérer ces stations et les entretenir pour qu’ils soient efficientes.
Egalement, l’invité considère primordial d’utiliser le système de collecte des eaux pluviales, que beaucoup de pays arides et semi arides utilise. « C’est un système très efficace qu’on n’applique pas malheureusement » déplore t-il.
Argumentant ses dires, l’invité explique que lorsqu’il pleut sur un champ de culture ou une toiture, chaque millimètre qui trombe, c’est un litre par mètre carré et dix mètre cubes par hectare. « Lorsqu’il y a 100 millimètres qui tombent ca fait 1000 mètre cubes par hectare. C’est énorme », précise t-il.