Le ministère de la Communication annonce, ce lundi, dans un communiqué, la suspension temporaire de l'accréditation de la représentation de la chaîne « El Hayat TV », pour une durée d'une semaine, à compter du 23 juin en cours.
« Vu la décision de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) de suspendre pour une semaine, à compter du 23 juin 2021, la diffusion des programmes de la chaine « El Hayat TV », le ministère de la Communication a décidé de suspendre, temporairement pour la même durée, l'accréditation de la représentation de la chaîne télévisée », précise le communiqué.
Suspension des programmes pour une semaine à partir de mercredi
L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a décidé, lundi, la suspension, à compter de mercredi prochain, pour la durée d'une semaine de tous les programmes de la chaîne "El Hayat TV" avec un avertissement suite à la diffusion vendredi dernier d'une émission lors de laquelle un ancien député avait remis en cause l'intégrité de certains moudjahidine.
Dans un communiqué, l'ARAV indique avoir saisi le ministère de la Communication "aux fin de retrait de l'accréditation de la chaîne "El Hayat TV" pour la durée de la suspension de ses programmes" tout en affirmant "se réserver le droit d'engager toutes les mesures et procédures judiciaires adéquates en cas de récidive de tels dépassements et manquements professionnels".
"Après examen de tous les aspects du contenu de cette émission, l'ARAV a décidé la suspension de tous les programmes de la chaîne +El Hayat TV+ à compter du 23 juin 2021 à 00H00 jusqu'au 29 juin 2021 à 00H00 avec un avertissement et demande au ministère de la Communication de retrait de son accréditation pour la durée de la suspension de ses programmes", précise la même source.
"En date du 18 juin courant, +El Hayat TV+ a diffusé une émission où un ancien député s'arrogeant la qualité de chercheur en histoire et archives de la Révolution algérienne s'est permis de remettre en cause, par des déclarations irresponsables, la crédibilité et l'intégrité de nombre de moudjahidines allant, de manière très superficielle et tout à fait aléatoire loin de toute norme scientifique ou académique en matière d'histoire, jusqu'à porter atteinte à des symboles nationaux et des personnalités mythiques dans la mémoire collective, à savoir le fondateur de l'Etat algérien moderne, l'Emir Abdelkader, le militant de la première heure et revendicateur de l'Algérie indépendante, Messali Hadj, et l'ancien président de la République Houari Boumediene, l'un des symboles de la Guerre de libération et fondateur de l'Etat algérien post-indépendant, en s'attaquant, très subjectivement, à sa personne", relève l'ARAV soulignant "les vives réactions d'indignation et dénonciation suscitées par ce contenu au niveau national et international".
"Aucunement habilité à se prononcer sur des vérités historiques, l'invité de l'émission est tombé dans des erreurs et des contradictions nuisant à la mémoire de la Nation au moment où les Algériens s'apprêtent à célébrer le 59e anniversaire de l'indépendance nationale", estime l'ARAV qui exprime "son rejet de ce genre de discours consacrant la haine et la discrimination et portant atteinte aux principes généraux et à l’éthique journalistique".
Réitérant son attachement à garantir le droit constitutionnel de la liberté d'expression, l'ARAV qui dit respecter les avis des uns et des autres précise "ne voir aucun inconvénient à la relecture de l'Histoire ou à l'ouverture d'un débat autour pour peu qu'une telle démarche émane de spécialistes et de chercheurs académiquement habilités.
APS