«80 % des barrages réalisés en Algérie sont totalement envasés», indique le Professeur Abdelkrim Chelghoum, directeur de recherche à l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (USTHB), et président du Club des risques majeurs.
Accueilli, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il précise que « la capacité des 50 barrages en exploitation, programmée et planifiée, est de 5 milliards de métre cubes et là on n’a même pas quelques millions m3». C’est à cause de cette situation, dit-il, que l’Algérie vie actuellement le stress hydrique.
M. Abdelkrim Chelghoum, déclare constater que mis à part le barrage de Beni Haroune dans la wilaya de Mila, les autres sont à moins de 10 %, notamment ceux de Taksebt (Tizi-Ouzou), Bouira et de Tipaza qui sont pratiquement à 0 %.
Pour lui, c’est bien de construise ces ouvrages, mais le problème de fond qui se pose est comment aménager à l’amont d’un barrage. « Là on s’aperçoit que dans la construction et la réalisation de ces ouvrages il y a une l’absence totale d’étude et d'aménagement des berges et des bassins et sous bassins versants », déplore-t-il.
Avec le manque de la pluviométrie, l’invité estime qu’il faut absolument réduire la consommation de l’eau potable, qui est très cher à produire, et ce, en multipliant les stations d’épuration et utiliser ensuite les eaux usées dans l’industrie et l’agriculture, qui « sont plus grands consommateurs d’eau», ajoute t-il.
Cette situation, révèle-t-il, nous oblige même à revoir certaines choses au niveau de l’urbanisation par exemple et prévoir probablement une seule canalisation au niveau d’une cuisine pour l’eau potable, puisque on n’a pas besoin d’eau potable dans la douche et les sanitaires. «Cela existe déjà aux USA, précisément en Californie et on peut l’intégrer dans nos futures ouvrages », propose-t-il