La sécurisation des frontières algéro-nigériennes est une responsabilité commune qui doit être placée au centre de la coopération bilatérale, a affirmé lundi à Alger le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud.
Supervisant l'ouverture des travaux de la 7ème session du Comité mixte frontalier algéro-nigérien, M. Beldjoud a relevé l'impératif d'inscrire cette responsabilité parmi les priorités pour promouvoir les régions frontalières.
"La recrudescence des actes terroristes dans notre région est la preuve de la prolifération de ce phénomène criminel transfrontalier et de sa complexité", a souligné M. Beldjoud qui a fait remarquer que ce phénomène "se développe sous plusieurs formes et se range sous la bannière du terrorisme, des groupes de contrebande, de trafic d'armes, de drogues et de psychotropes, outre les réseaux d'émigration clandestine", d'ou la nécessité "de davantage de coopération et de coordination en vue de prévenir ses dangers" "La migration clandestine est devenue désormais une des formes de la criminalité organisée transfrontalière, encadrée par des réseaux qui s'adonnent à la traite des personnes et s'allient aux groupes terroristes pour élargir leur pouvoir dans la région", a soutenu M. Beldjoud.
Face à la dangerosité de ce phénomène sur l'ordre et la sécurité publics, poursuit M. Beldjoud, "nous devons, en tant que pays voisins, renforcer la coopération bilatérale dans le cadre d'une stratégie complémentaire pour faire face aux réseaux de traite et de trafic d'êtres humains".
"L'Algérie qui est devenue la destination d'un nombre important de migrants clandestins de différentes nationalités représentant 46 pays africains et certains pays non africains, a mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles pour la gestion des flux incessants des migrants, préserver leur dignité et leur réserver un traitement humanitaire, en les prenant en charge sur le plan sanitaire et en les expatriant vers leurs pays d'origine, conformément aux us et chartes internationales", a-t-il ajouté.
Soulignant, par ailleurs, "le rôle important" des poste-frontières en matière de coordination sécuritaire et de développement des économies des deux pays, M. Beldjoud a rappelé les mesures prises par l'Algérie pour le développement de ces postes.
Il a cité, dans ce cadre, le poste frontalier d'In Guezzam qui sera réhabilité suivant les normes modernes utilisées dans la gestion des points de passage, et ce en prévision de sa réouverture au trafic commercial, une fois toutes les conditions réunies.
"Du côté algérien, nous sommes prêts à ouvrir ce poste-frontière et à fournir aide et assistance à la partie nigérienne dans cette démarche", dira-t-il.
A ce titre, le ministre a appelé les opérateurs économiques des deux pays à "intensifier les échanges commerciaux et à établir de véritables projets d'investissement à même de contribuer à l'absorption du taux de chômage et à la sédentarisation des populations des régions frontalières en leur évitant les risques de l'émigration clandestine, exploitée par des réseaux criminels dangereux".
M. Beldjoud réaffirme le soutien de l'Algérie au Niger dans la formation et la modernisation de l'administration
Au volet coopération, M. Beldjoud a réitéré le soutien indéfectible de l'Algérie à l'Etat du Niger dans les domaines de la formation, la modernisation de l'administration et le développement local, et sa pleine disposition à mettre son expérience au profit de ce pays voisin.
Supervisant l'ouverture des travaux de la 7ème session du Comité mixte frontalier algéro-nigérien, en présence de son homologue nigérien Alkache Alhada, le ministre a fait état de programmes de formation à mettre en place "cadrant avec les nécessités de la partie nigérienne, notamment dans la formation policière et la protection civile".
A ce propos, M. Beldjoud a invité les walis de Tamanrasset, In Guezzam et Djanet à tenir des rencontres mixtes avec leurs homologues, les gouverneurs d'Agadez et Tahoua, notamment "dans les domaines servant les intérêts des habitants des zones frontalières", tout en les exhortant à "conclure des accords de coopération décentralisée et à activer les accords existant, particulièrement dans les domaines du développement, le but étant de raffermir les liens de bon voisinage".
Qualifiant le comité de "tribune de communication pérenne et mécanisme de la coopération frontalière, toutes formes confondues", il a affirmé qu'une telle instance "traduit surtout la volonté partagée d'approfondir la concertation dans les domaines d'intérêt commun et d'œuvrer à les développer au mieux des intérêts des deux peuples, conformément aux instructions des deux chefs de pays".
Cette session de deux jours, tenue à l'hôtel l'Aurassi, s'inscrit dans le cadre du "renforcement" des relations de coopération entre l'Algérie et le Niger et vient couronner les liens d'amitié et de bon voisinage, matérialisés dans l'action et la coordination continues dans les domaines d'intérêt commun, notamment la coordination sécuritaire, la migration et le développement socio-économique dans les régions frontalières.
Les travaux de cette Commission devront être sanctionnés par une série de recommandations sous forme de feuille de route à même de définir les perspectives d'évolution des relations étroites entre les deux pays.
APS