L'opposition boycotte les élections au royaume de Bahreïn

L'opposition chiite au royaume de Bahrein a boycotté samedi les premières élections générales décidées suite à la contestation antigouvernementale de 2011.

Au total, 349.713 électeurs inscrits étaient appelés à choisir 39 députés de la Chambre parmi 266 candidats, dont 23 anciens parlementaires.         

Selon les observateurs, la campagne a été terne car la majorité chiite s'est fortement mobilisée pour assurer la réussite du boycott, décidé par l'opposition qui ne cesse de dénoncer la "répression" et milite en faveur d'une "véritable monarchie constitutionnelle".

Dans le centre du village de Sanabes, notamment des heurts ont opposé en fin d'après-midi de jeunes protestataires --dont certains étaient "masqués et armés de cocktails Molotov"-- aux forces de sécurité qui, déployées en nombre autour du village, ont tiré des gaz lacrymogènes, a rapporté l'AFP.

Les commerces ont fermé dans ce village de Sanabes, comme dans d'autres villages à population majoritaire chiite, où se sont produits dans la nuit et tôt le matin des incidents similaires, selon la même source.

Dans un communiqué samedi, l'opposition a salué "les électeurs qui ont boycotté" un scrutin loin de "régler la crise politique" à Bahreïn.

Des dissidents ont qualifié les élections de "mascarade" et le chef du Wefaq (principal mouvement d'opposition), cheikh Ali Salmane, a exigé la fin du "monopole du pouvoir" exercé par la dynastie sunnite des Al Khalifa, faute de quoi il pourrait y avoir une nouvelle "explosion" de violence.

Dans la précédente législature élue en 2010, 18 députés du Wefaq s'étaient retirés en 2011 pour protester contre la répression du mouvement de contestation.