Algérie-France : signature de dix accords et mémorandums dans plusieurs secteurs

L’Algérie et la France ont signé jeudi à Alger dix accords et mémorandums d’entente dans différents domaines à l’occasion de  la visite de travail en Algérie du Premier ministre français Bernard  Caseneuve.

Ces accords concernent principalement les secteurs de l’énergie et des  énergies renouvelables, l’agroalimentaire, la formation professionnelle et  l’enseignement supérieur.

Parmi ces accords figure un protocole d’accord pour la création en Algérie  d’une unité de fabrication de postes électriques moyenne et basse tension  ainsi que d’armoires de protection pour les systèmes de contrôle de  commande entre ELEC El Djazaïr et Schneider electric, spécialisé dans la gestion de l'énergie et en automatisation.

L'implantation de la future usine est prévue à Sidi Bel Abbès au niveau du site de l'Enie, filiale du groupe Elec-El Djazair.

Dans l'industrie mécanique, un mémorandum d'accord de coopération entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), l’usine d`assemblage et  de maintenance des tramways (Cital) et la société française Alstom a été conclu en vue de mutualiser les compétences des trois entreprises pour  réaliser des projets de bus électriques.

Dans la filière agroalimentaire, trois accords ont été signés entre des entreprises privées algériennes et françaises.

Il s'agit d'un accord pour la création à Oran d'une usine de production de  levures et des produits dérivés, d'une capacité de 25.000 tonnes/an, entre le groupe algérien Agrodiv et la société française Lesaffre.

Un protocole de synthèse de création d’une usine pour la production industrielle, le conditionnement et la commercialisation en Algérie et à l’international des produits de la marque Lesieur (groupe Avril) a été également paraphé avec le groupe algérien de l'agroalimentaire Djadi.

Une troisième convention d'assistance à maitrise d'ouvrage a été également conclue entre le groupe Avril et le groupe algérien SIM pour apporter l'expertise au groupe algérien dans son projet d'implantation d'une usine de transformation de graines de soja.              

Sur le plan institutionnel, une convention de financement a été signée entre le ministère des Finances et l'Agence française du développement pour ré-abonder à hauteur de 1,5 million d'euros le Fonds d'études et de renforcement des capacités (FERC).

Ce fonds permettra de financer les études et les préparations de projets nécessaires au développement du nouveau modèle économique de croissance notamment dans les domaines de la transition énergétique, du transport et de la diversification économique.

Une lettre d'intention entre le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et le Commissariat français à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a été aussi paraphée afin de créer un cadre adapté au développement d'une coopération durable entre les deux institutions.

Dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, une lettre d'intention a été signée entre l'Université de Tlemcen et l'université de Rennes1 ainsi qu'une convention cadre relative aux instituts des Sciences et technologies appliquées (ISTA).

Une autre déclaration d'entente a été signée entre le ministère de la Formation et de l'enseignement professionnels et le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), l'entreprise Billion et le Lycée Arbez Carme d'Oyonnax (France) pour la création d'un centre de formation dans la  plasturgie à Blida.   

La tendance baissière des investissements français en Algérie est "inquiétante"   

En ce qui concerne les investissements français  en Algérie durant les trois dernières années, le Premier ministre Abdelmalek Sellal dira :"Je dois relever l’inquiétante tendance baissière du niveau des  investissements français en Algérie durant consécutivement les trois  dernières années, s’inscrivant ainsi en contradiction par rapport à notre  ambition commune de partenariat stratégique, singulièrement dans le secteur  industriel" .

La réunion, tenue à huis clos, visait justement à "consolider davantage  les relations algéro-françaises et œuvrer pour leur densification et leur  développement dans les domaines où la coopération entre nos deux pays doit  faire l’objet de plus de dynamisme et d’initiatives", a soutenu M. Sellal.

Evoquant la quatrième session du COMEFA  (Comité mixte économique  algéro-français), il a indiqué que cette session prévue à Alger "pourrait  sans doute se tenir durant le deuxième semestre 2017" .

Lors de cette session, les deux pays devront  "reprendre et finaliser  un certain nombre de projets de partenariat économique d’envergure", a-t-il  avancé.

Mais "nous pouvons sans plus attendre nous atteler dès aujourd’hui pour  engager ensemble une réflexion susceptible de nourrir, le moment venu, une  feuille de route définissant les axes d’actions de coopération et de  partenariat entre nos deux pays", a préconisé M. Sellal.

Il a rappelé dans ce cadre l’institution, en 2013, du COMEFA qui a  permis, dit-il, "le renforcement des relations de coopération entre les  deux pays par la concrétisation de plusieurs joint-ventures touchant  notamment les secteurs de l’industrie, des transports, de l’agroalimentaire  et de la formation en matière de management avec comme point culminant  l’inauguration de l’usine de construction de véhicules Renault à Oran".  

Le  ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la  coopération internationale Ramtane Laamamra, de  l’Industrie et des mines  Abdesslam Bouchouareb, de l’Energie Noureddine Boutarfa, de l’Intérieur et  des Collectivité locales Noureddine Bedoui et des Affaires religieuse et  des Waks Mohamed Aissa ont assisté à cette réunion.

Du côté français, la réunion a vu la présence du président de  l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, l'ambassadeur de France en Algérie Bernard Emié, le président de l'Association d'amitié France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement.

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