ONU : Le discours sur les migrations "se concentre sur les aspects négatifs et obscurcit l'impact positif"

Le discours sur les migrations "se concentre énormément sur les aspects négatifs de ces migrations et obscurcit l’impact positif qu’elles ont sur la prospérité de nombreux pays", a déploré la Représentante spéciale de l’ONU pour les migrations internationales, Louise Arbour.

 Mme Arbour, qui a été Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a de ce fait soulignédans une déclaration à l'Onu, la nécessité de mettre en lumière les avantages que les migrants et les réfugiés apportent aux communautés qui les accueillent.

Nommée Représentante spéciale du Secrétaire général pour les migrations internationales, le mois dernier par le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres, elle a mis en évidence que "la mobilité humaine n’est pas un phénomène nouveau", que "les êtres humains se sont toujours beaucoup déplacés", mais a-t-elle relevé, ces dernières années, "on a vu dans certains cas des mouvements de population provoqués par des situations extrêmes, des guerres, qui ont forcé des gens à se déplacer en très grand nombre. Et cela a donné lieu à beaucoup d’inquiétude".

"Le défi qui est devant nous aujourd’hui est de redresser un peu la conversation sur cette question de la mobilité touchant les réfugiés, qui sont gouvernés par la Convention sur les réfugiés protégeant les gens fuyant la persécution sur une base ethnique, religieuse ou autre, mais également tous les gens qui se déplacent, soit pour être réunis avec leurs familles, soit très souvent à la recherche de travail, d’amélioration de leurs conditions de vie", a-t-elle encore indiqué.

"On parle d’un phénomène ancien mais qui est beaucoup d’actualité et qui va être avec nous pendant très longtemps. Les moyens de communication, de transport, sont tels que l’on doit s’attendre à beaucoup de déplacements dans les années à venir", a-t-elle ajouté.

En tant que Représentante spéciale, Mme Arbour qui va diriger le suivi du Sommet de haut niveau sur les vastes mouvements de réfugiés et de migrants, a rappelé que les Etats membres des Nations Unies se sont donnés comme mission à la fin de 2018 d’avoir une grande conférence sur la migration et d’avoir deux pactes, un sur les réfugiés qui est géré par le Haut-Commissariat aux réfugiés, et un sur la migration qui est géré par les Etats membres eux-mêmes.

"Mon rôle, entre autres, est d’accompagner ce processus en mettant à disposition des Etats membres toutes les connaissances des agences onusiennes qui ont dans leur portefeuille, dans leur mandat, un aspect migratoire. Il s’agit de mobiliser ces connaissances pour accompagner le processus avec un rôle également de développer des politiques, des idées nouvelles pour en arriver à ce pacte mondial à la fin de 2018", a-t-elle ajouté.

Quant aux principales étapes au cours des 18 prochains mois pour élaborer les deux pactes mondiaux sur les migrations et les réfugiés d’ici la Conférence internationale en 2018, elle a indiqué que "le processus est assez formel. Il consiste - commençant dans quelques semaines, en mai, à Genève û en une série de consultations thématiques". 

La première, à Genève, concernera les droits de l’homme et la lutte contre la xénophobie, le racisme et l’intolérance. Une deuxième session, prescrite encore par la décision de l’Assemblée générale, sera exée sur les causes de la migration, les facteurs qui poussent les gens à partir volontairement ou non, les facteurs qui les attirent dans des pays où il y a, par exemple, du travail pour eux. "On va avoir six sessions thématiques de ce genre qui vont traiter aussi du trafic d’êtres humains, toutes sortes d’aspects, l’aspect travail, le marché du travail", a-t-elle ajouté.

"On va examiner tout cela, ce qui va nous amener à l’automne 2017 où il va y avoir une réunion pour voir où on en est et la préparation d’un document qui au début de 2018 va servir de base aux négociations formelles entre les Etats. Entre-temps, il va falloir essayer de mobiliser beaucoup d’acteurs de la société civile, de l’entreprise privée, l’opinion publique en générale pour accompagner ce processus, a-t-elle conclu.

Estimant que les pays ne peuvent pas gérer seuls la question des vastes mouvements de réfugiés et de migrants, les Nations Unies ont organisé en septembre 2016 un sommet des dirigeants mondiaux dans le but de trouver des solutions durables.

A ce sommet, les 193 Etats membres ont convenu d’un plan, la Déclaration de New York, dans laquelle ils expriment leur volonté politique de sauver des vies, de protéger les droits et de partager leurs responsabilités à l’échelle mondiale. APS

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