Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a révélé jeudi que plus de 231 civils tentant de fuir la ville irakienne de Mossoul avaient été tués par le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) depuis le 26 mai.
"Il n'y a pas de mots assez forts pour condamner des actes aussi horribles que l'assassinat de familles qui cherchent à se mettre à l'abri des combats", a déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué.
Les attaques dirigées intentionnellement contre des civils qui ne prennent pas part directement aux hostilités constituent des "crimes de guerre", souligne le communiqué.
L'ONU détenait déjà la preuve depuis le début des opérations autour de Mossoul que Daech utilise des civils comme boucliers humains et tue ceux qui tentent de fuir, mais les informations récentes font état d'une "augmentation significative du nombre de ces exécutions", relève le Haut-Commissariat.
L'ONU fait état de 27 personnes, dont 14 femmes et 5 enfants, tuées par balles le 26 mai alors que les civils tentaient de s'enfuir du quartier d'Al-Shifa, dans la partie ouest de Mossoul encore tenue par les terroristes.
Le 1er juin, les terroristes "auraient tué pas moins de 163 civils" dans le même quartier d'Al-Shifa, près d'une usine Pepsi. Toujours, dans ce même quartier, 41 autres personnes qui tentaient de rejoindre les lignes de l'armée irakienne auraient été exécutées, selon l'ONU.
D'autres rapports font également état de victimes civiles causées par de récentes frappes aériennes, notamment à Zanjili, un quartier de l'ouest de Mossoul aux mains de Daech où, le 31 mai, les bombardements ont fait entre 50 et 80 morts parmi la population, indique l'ONU.
Appuyées par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, les forces irakiennes mènent depuis octobre une vaste offensive pour chasser l'EI de Mossoul, dont il s'était emparé en juin 2014. Après avoir pris le contrôle de sa partie orientale en janvier, elles tentent de déloger les terroristes de l'ouest.
L'armée américaine et le Pentagone ont reconnu à plusieurs occasions la mort accidentelle de civils tués par la coalition internationale en Irak et en Syrie depuis 2014.