Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a plaidé vendredi à Kampala en faveur d'une action sur les causes profondes de la problématique migratoire par la promotion d’ «une approche globale, intégrée, concertée, équilibrée et solidaire» à laquelle l'Algérie a toujours adhéré.
«Dans leur approche de la problématique migratoire, nos partenaires se doivent de reconnaitre, à sa juste valeur, le fardeau, sans égal ailleurs, ainsi porté par les pays africains, et d’agir en conséquence sur les causes profondes de ces phénomènes par la promotion d’une approche globale, intégrée, concertée, équilibrée et solidaire à laquelle mon pays a toujours adhéré», a souligné M. Messahel dans son allocution lors du Sommet sur les réfugiés qui se tient dans la capitale Ougandaise, rappelant, à cette occasion, qu’en ce qui concerne le phénomène migratoire «l’Afrique est le continent qui compte les flux intra-régionaux les plus importants au monde».
Il a indiqué que sur un autre plan, «si l’on peut admettre que la responsabilité devra être partagée, elle ne saurait l’être dans une égale mesure pour tous».
«Le fardeau résultant des conséquences induites par la lutte contre la migration irrégulière ne saurait incomber aux seuls pays d’origine, du reste démunis face à l’ampleur de ce phénomène», a précisé le ministre des Affaires étrangères.
M. Messahel n'a pas manqué de rappeler que l'Algérie, confrontée, à l’instar de la plupart des pays du monde, au phénomène migratoire, et traditionnellement pays d’origine, est devenue, au fil du temps, pays de transit et surtout de destination, accueillant, «ces dernières années, plusieurs milliers de migrants originaires de pays frères subsahariens de son voisinage ainsi que des Syriens dont le nombre dépasse aujourd’hui les quarante mille personnes».
«Consciente de son devoir de solidarité vis-à-vis de l’ensemble de ces migrants, quelle qu’en soit la nationalité, et fidèle à ses traditions d’hospitalité, l’Algérie a consenti, en dépit de moyens limités, des efforts notables pour leur assurer un hébergement décent, pourvoir gratuitement à leurs soins de santé et à l’éducation de leurs enfants, et ouvrir, pour un nombre important d’entre eux, son marché du travail».
«Sensible au drame que vivent ces migrants, l’Algérie continue à mobiliser ses moyens propres pour leur exprimer au quotidien sa solidarité et son entraide", a-t-il noté, réitérant que "c’est dans ce même esprit de solidarité que l’Algérie accueille sur son sol plusieurs dizaine de milliers de sahraouis, contraints à l’exil, du fait de l’occupation de leur territoire, et assure dans une large mesure avec ses moyens propres, la prise en charge de leurs besoins essentiels».
Il a souligné à cet égard, que cette situation qui dure depuis des décennies, rappelle l’urgence du règlement de ce conflit dans le cadre des résolutions des Nations Unies à travers la tenue d’un référendum d’autodétermination libre et régulier sous les auspices des Nations-Unies.
«Ce règlement permettra aux réfugiés sahraouis de pouvoir enfin retourner dans leur pays en toute liberté et sécurité», a-t-il soutenu.
M. Messahel a estimé en outre, que la participation de l’Algérie à ce deuxième sommet "qui se tient si opportunément dans cette même capitale, se veut un nouveau témoignage de solidarité et de soutien à la République de l’Ouganda, à ses dirigeants et à son peuple, qui supportent, plus qu’aucun autre pays en Afrique dans le reste du monde, le poids d’un nombre toujours croissant de réfugiés de toutes nationalités.
«Nous nous réunissons aujourd’hui à Kampala, une année à peine après le Sommet de New-York de septembre 2016, dédié aux réfugiés et aux migrants. Ce Sommet fut un temps fort de l’agenda diplomatique puisqu’il a mis en exergue, pour la première fois la problématique de ces millions de personnes contraints à l’exil, volontairement ou non, à la recherche, d’une part, de sécurité et de protection, et d’autre part, lorsque les conditions le permettent, bénéficier d’un relatif confort qui les met hors de portée des persécutions, de la violence, des conflits internes, des guerres, des catastrophes écologiques et de l’insécurité alimentaire", a-t-il encore souligné.