Le mensuel Afrique Asie, fondé en 1969 par Simon et Barbara Malley, militants de la première heure de la cause de la décolonisation, a cessé de paraître, a annoncé vendredi la direction dans un communiqué.
«Comme nos nombreux lecteurs en France et dans la cinquantaine de pays où nous sommes diffusés l’ont constaté, le numéro d’octobre d’Afrique Asie n’est pas paru. Et pour cause : la société AFRIAM qui l’édite depuis décembre 2005 a déposé le bilan, entraînant l’arrêt en plein vol de ce titre fondé en 1969 à Paris par Simon et Barbara Malley, militants de la première heure de la cause de la décolonisation, en particulier de la lutte pour l’indépendance algérienne et celle de la Palestine», a indiqué le communiqué du magazine politique parvenu à l’APS.
En plus de la crise générale de la presse écrite, du coût excessif de la diffusion et de la fabrication couplés à une chute vertigineuse et subite des revenus publicitaires, entre autres raisons de la cessation de parution, la direction d’Afrique Asie a expliqué par ailleurs les positions de la revue ont déplu aux élites dirigeantes à la fois politique et médiatiques en Occident, en premier lieu en France-même.
Les responsables du mensuel ont estimé que, dans le contexte actuel, leur projet éditorial est plus que nécessaire que jamais.
Un projet éditorial, ont-ils précisé, qui est engagé dans la défense d’un nouvel ordre mondial politique et économique fondé sur la justice et le droit, dans la défense des intérêts du Tiers-Monde, dans le combat pour la décolonisation, pour la liberté des peuples et de la souveraineté des Etats, tels qu’incarnés par l’épopée de Bandung en 1955.
Afrique Asie, qui s’inscrit comme un média de combat, avait connu, en 2005, deux mois d’interruption, rappelle-t-on.
Les responsables du journal restent «convaincus que les enjeux restent les mêmes notamment avec la situation dans le monde arabo-musulman, où la prétendue guerre contre le terrorisme sert d’écran à une volonté de domination américaine, ainsi qu’à des politiques répressives de la part de nombre de ses alliés».
«Depuis 2005, Afrique Asie a déployé un travail d’information sans concession pour décrypter ces supercheries qui ont, au bout du compte, ouvert un boulevard à l’intégrisme et à son corollaire, le terrorisme», ont-ils rappelé, soulignant que le titre s’est voulu «la voix des sans-voix dans le Sud, mais aussi dans le quart-monde et les exclus du Nord, dont la majorité vient justement des anciens pays colonisés».