La ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Ghania Eddalia a indiqué, dimanche à Alger, que le taux d'emploi des personnes handicapées était "faible" et ne dépassait guère les 10 % de l'ensemble de cette frange de la société.
Les personnes handicapées trouvent des difficultés à être recrutées et le taux de leur emploi est faible car les employeurs sont réticents, notamment dans le secteur privé, a déclaré la ministre à la presse lors d'une visite d'inspection, en compagnie du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, au niveau de certains établissements spécialisés du secteur.
L'employeur qui ne réserve de postes d'emploi pour handicapés est tenu de verser une contribution financière au Fonds de solidarité nationale, a soutenu Mme Eddalia.
Soulignant que son département oeuvrait, pour sa part, à l'insertion de cette catégorie, elle a rappelé le recrutement de personnes handicapées dans des centres spécialisés relevant du secteur et les efforts déployés pour sensibiliser les employeurs à la nécessaire insertions de cette frange de la société dans le monde du travail conformément à la loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées.
Elle a cité également certaines mesures prises par son département pour contribuer à l'insertion des handicapés, notamment les fermes pédagogiques au profit des handicapés mentaux de plus de 18 ans, évoquant la convention signée avec le ministère de l'Agriculture pour la multiplication de ces fermes pédagogiques.
Mme Eddalia a fait savoir que son département travaillait en coordination avec plusieurs secteurs, dont la Formation et l'enseignement professionnels, pour permettre aux handicapés d'acquérir des compétences et un savoir-faire dans des métiers qui leurs sont adaptés, en particulier les métiers manuels.
Par ailleurs, la ministre a mis l'accent sur la nécessité pour les éducateurs et les encadreurs pédagogiques expérimentés au niveau des centres de prise en charge des handicapés relevant du secteur de faire bénéficier les nouveaux éducateurs de leurs compétences.
A ce propos, des responsables du secteur ont fait savoir que les centres spécialisés ont été renforcés, en 2017 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), par le recrutement de plus de 500 nouveaux éducateurs dont des diplômés en psychologie et en orthophonie, soulignant la nécessité de leur garantir une formation spécialisée en matière de prise en charge de la catégorie des handicapés.
Par ailleurs, et au niveau du centre de prise en charge des enfants atteints d'autisme de Ben Aknoun (Alger), la ministre a supervisé l'installation des nouveaux membres du Conseil national des personnes handicapées, représentant les départements ministériels concernés, les instances et établissements publics, les associations activant dans le domaine, les parents d'enfants et adolescents handicapés.
A cette occasion, la ministre a précisé que les missions dévolues à ces membres portent essentiellement sur la concertation et la coordination concernant les mécanismes de protection et de promotion de cette frange de la société et de leur insertion sociale et professionnelle, soulignant que ce Conseil qui est constitué de 47 membres, se veut un espace d'échange dans le cadre d'une approche intersectorielle.
Le gouvernement a intégré dans les grands axes de son Plan d'action, la nécessité de poursuivre la mise en oeuvre des actions relatives aux franges vulnérables de la société, notamment les personnes atteintes d'handicaps, a-t-elle ajouté, précisant que ces actions visent à garantir, en vertu de la loi, l'accompagnement et le soutien nécessaires à cette catégorie.
La ministre a exhorté, dans ce sens, les membres du Conseil à formuler des propositions en termes de politiques de protection et de promotion de cette frange, à coordonner les différentes actions liées à l'handicap et à l'évaluation des stratégies et des programmes mis en £uvre en la matière.
Rappelant l'intérêt particulier qu'accorde le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika à la prise en charge des personnes aux besoins spécifiques, la ministre a indiqué que cette intérêt se traduit à travers la loi n 02-09 relative à la Protection et la promotion des personnes handicapées et ses textes d'application, ainsi qu'à travers l'article 72 de la Constitution relatif à la Protection et la promotion de cette catégorie. APS