La monnaie nationale ne cesse de régresser face aux monnaies européennes. Rien qu’en décembre 2017, le dinar a perdu 15,36% de sa valeur. Si ce constat est établi par tous, les raisons de cette «dépréciation» varient d’un spécialiste à un autre. Pour le vice gouverneur de la Banque d’Algérie, Djamel Benbelkacem, la perte de la valeur du dinar est un «ajustement nécessaire».
S’exprimant dans l’émission L’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, M. Benbelkacem affirme que le dinar n’est pas la seule monnaie à connaitre un recul par rapport à l’Euro qui ne cesse de s’apprécier. A en croire le représentant de la Banque d’Algérie, l’autorité financière n’a opéré que des «ajustements nécessaires». «En termes simple, explique l’invité de la Chaine 3, si les monnaies de nos pays partenaires se sont dépréciées par rapport à l’Euro et que nous n’avons pas déprécié le dinar on aurait donné une prime à l’importation en provenance de ces pays là».
Le taux de change ne peut pas diminuer à lui seul les importations
La valeur d’une monnaie doit refléter toujours les performances économiques d’un pays, alors que l’économie nationale, regrette-t-il, «n’est pas performante et n’est pas assez compétitive».
Rappelant que le taux de change a été dans un premier temps, en 2015, «le premier amortisseur» permettant d’atténuer l’impact de la crise, le représentant de la Banque D’Algérie, affirme en revanche, «le taux de change ne peut pas diminuer à lui seul les importations». «Résoudre le problème des importation, argumente-t-il, c’est résoudre les problèmes structurels et les grands déséquilibres de notre économie. Il y’a d’autres variables qu’il faut mettre en œuvre pour rétablir ces équilibres».
A ce propos, l’invité de la Chaine 3 estime que pour parvenir à rétablir les équilibres, il ne faut pas se contenter de réduire les dépenses, mais envisager l’augmentation de l’offre et des recettes. «Il faut, préconise-t-il, améliorer le recouvrement fiscal, rationaliser les subventions et les exonérations… ».
Le financement non conventionnel n’aura «pas d’impact direct» sur la valeur de la monnaie
Interrogé sur l’impact de la mise en œuvre de la politique du «financement non conventionnel», M. Ben Blekacem rassure que cet outil n’aura pas d’impact direct sur la valeur de la monnaie nationale. «Le financement non conventionnel a été mis en place dans une situation exceptionnelle dans le but d’accompagner les réformes structurelles de notre économie qui permettront, sur les cinq prochaines années à rétablir les équilibres de la balance des payements et du budget de l’Etat», affirme-t-il en précisant que «si ces objectifs sont atteint» la valeur du dinar ne sera pas impactée.
Changement de billets de banque : un «rafraichissement» ordinaire
Le vice gouverneur de la banque d’Algérie estime à près de 2000 milliards de DA, la masse minoritaire en circulation dans le circuit informel. Pour bancariser ces capitaux, Il incite les banques à adopter des «stratégies agressives» auprès de leurs clients afin d’augmenter leurs ressources.
Interrogé une éventuelle opération de changement de billets pour obliger les détenteurs de ces capitaux à les déposer au niveau des banques, l’invité de la Chaine 3, déclare que cette option, «n’est pas à l’ordre du jour», avant de préciser que les changements des billets annoncés par son institution ne sont que des «rafraichissements» prévus depuis une année dans le but de parer à la contrefaçon. «La mise en circulation de nouvelles coupures, précise-t-il, vont cohabiter pendant 5 à 10 ans avec les anciens billets».