Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Pr. Mokhtar Hasbellaoui a affirmé, mardi à Alger, que la révision du caractère obligatoire du service civil pour les médecins résidents n'est pas à l'ordre du jour actuellement, ce service étant "le seul moyen" garantissant une couverture globale pour l'ensemble des citoyens.
S'exprimant au terme de la 12e réunion avec les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), en grève depuis le 14 novembre 2017, le ministre a indiqué qu'il était exclu à l'heure actuelle de revoir le caractère obligatoire du service civil, ce-dernier étant , a-t-il dit, le seul service pouvant garantir "une couverture sanitaire globale pour l'ensemble des citoyens", rappelant, à ce titre, les démarches entreprises par son département pour organiser les soins et prendre en compte le rôle de ce service au sein du système.
Pour ce qui est de la durée du service civil, le Pr. Hasbellaoui a fait savoir que "le champ reste ouvert pour la révision de sa durée en fonction des régions" dans lesquelles sont affectés les résidents.
Installation d'une commission mixte pour la révision du statut particulier
Abordant les points soulevés lors de la rencontre du 1er avril, le ministre a fait état de la mise en place d'une commission mixte regroupant des cadres du ministère et des représentants des médecins résidents qui devront se pencher sur la révision du statut particulier de ce corps, notamment son volet juridique "sans toucher aux mesures à caractère financier".
Par ailleurs, le ministre a indiqué que l'Etat va prendre en charge le logement et s'accorde avec le ministère quant au regroupement familial et au droit aux œuvres sociales ainsi que la réduction de la durée du service civil pour les médecins qui accomplissent le service militaire. Il s'agit également de l'attribution d'une prime de 60.000 DA accordée par les collectivités locales à ce corps suivant la déclaration du Premier ministre, Ahmed Ouyahia
Quant au volet pédagogique, le premier responsable du secteur a précisé que les décisions y afférentes seront "appliquées par les commissions pédagogiques en coordination avec les doyens des facultés de médecine après la reprise des cours par les médecins résidents".
S'agissant de la sécurité à l'intérieur des établissements de santé, le ministre a fait état d'un nouveau plan mis en place par le ministère en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales en vue d'améliorer les conditions de travail, mettant en avant la programmation d'une réunion avec les représentants des médecins résidents au cours de la semaine prochaine pour examiner les revendications supplémentaires soulevées lors de la réunion d'aujourd'hui, sans donner des précisions sur ces nouvelles revendications.
Les médecins qui ont poursuivi leur réunion avec les cadres du ministère, n'ont fait aucune déclaration à la presse. Le ministre a indiqué qu'ils vont consulter leur base sur tous les points soulevés.
Une grève qui dure depuis presque cinq mois
Les médecins résidents avaient entamé une grève depuis presque cinq mois, et décidé de boycotter les épreuves du DEMS (Diplôme d'études médicales spécialisées), qui clôt le cycle de la formation en spécialité et dont la date a été fixée du 18 mars au 12 avril 2018 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
En dépit du service minimum assuré par les médecins, la grève a provoqué une grande perturbation dans nombre d'établissements hospitaliers, allant jusqu'à la paralysie dans certaines spécialités, à l'instar de la chirurgie, où des interventions chirurgicales ont été reportées, et parfois annulées. APS