30.000 documents d'archives, relatifs au travail du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) durant la guerre de Libération nationale, ont été à la Direction générale des archives nationales (DGAN)
«Cette action s'inscrit dans un partenariat déjà en cours entre la DGAN et le CICR, autour du projet de numérisation et de promotion des archives du CICR sur la Guerre de libération algérienne, comme élément du patrimoine historique de ce pays », a affirmé, mecredi, Catherine Gendre, cheffe de la délégation du CICR en Algérie.
Lors d'une cérémonie organisée au siège du DGAN, à laquelle ont pris part, notamment, le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, des représentants d'institutions nationales, du corps diplomatiques ainsi que des personnalités nationales, Catherine Gendre, précise que «ces archives concernent plus d'une trentaine de milliers de documents et photos déjà rendues publiques par le CICR, devenus consultables après un délai de protection de 50 ans».
Parmi les documents figurent, notamment, des rapports de visite aux lieux de détention, des correspondances officielles avec les parties au conflit, des documents liés à la création du Croissant-Rouge algérien (CRA) et à l'assistance apportée aux Algériens réfugiés en Tunisie et au Maroc ou déplacés à l'intérieur du pays.
L'objectif d'avoir ces archives en Algérie est, aussi, de "permettre aux chercheurs algériens de comprendre et de faire connaître la dimension humanitaire de cette guerre relative non seulement à la souffrance humaine générée, mais aussi aux efforts immenses déployés pour les prévenir et les alléger", a-t-elle précisé.
Mme Gendre a souligné qu’"'une telle initiative est également tournée vers l'avenir, car elle doit inspirer les générations futures en Algérie et ailleurs et les sensibiliser aux souffrances des hommes et aux moyens de venir à leur secours".
Un "éclairage particulier" sur la Guerre de libération nationale
Les archives du CICR apportent un "éclairage particulier" sur la Guerre de libération nationale et une perspective certainement "plus nuancée et plus impartiale" sur son déroulement et sur ses spécificités. "Il s'agit donc d'un patrimoine historique précieux, accessible à la consultation publique au niveau de Genève et bientôt au niveau de la DGAN", a-t-elle affirmé.
"Aujourd'hui, le CICR est entré dans une nouvelle phase de ses relations avec l'Algérie. C'est dans ce contexte que le CICR travaille actuellement avec la DGAN sur le projet de numérisation et la promotion des archives du CICR sur la Guerre de libération de de l'Algérie", a-t-elle relevé.
Pour sa part, le directeur général des Archives nationales, M. Abdelmadjid Chikhi, a exprimé "sa satisfaction de voir se concrétiser cette opération", saluant "les efforts communs avec le CICR pour une coopération déjà fructueuse et qui le sera certainement davantage à l'avenir".
Il a mis en avant la "volonté commune des deux parties d'aller de l'avant" dans leur coopération.
M.Chikhi a rappelé, à cette occasion, que les relations et la coopération entre l'Algérie le CICR lors de la guerre de libération nationale "avaient permis d'acquérir la qualité de combattant, ce que l'occupation française avait toujours refusée", a-t-il souligné.
"Reconnaître la qualité de combattant a permis, notamment, de créer une situation juridique nouvelle qui a amené l'adversaire lui-même à reconnaître ce statut, grâce au travail accompli par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), et le CICR", a-t-il ajouté.
Ces documents sont d'"une valeur inestimable
Le directeur général des Archives nationales a relevé que ces documents sont d'"une valeur inestimable, qui, une fois classifiés et intégrés dans la base de données de la DGAN, seront mises à la disposition des chercheurs".M.Chikhi a invité, dans le même sillage, les chercheurs à faire des recherches sur les centres de détentions et de tortures non déclarés par les autorités coloniales françaises, qui existaient dans chaque village du pays, et auxquels les équipes du CICR ne pouvaient accéder.
Un "apport important pour nos chercheurs"
De son côté, le ministre de la Culture, M. Mihoubi a salué cette remise d'archives, soulignant que leur contenu constitue un "apport important pour les chercheurs qui auront à leur disposition plus de 30.000 documents qui seront bénéfiques dans leurs recherches, et contribuer à écrire l'histoire nationale et consolider la mémoire collective".
Il est à noter que les copies remises ce mercredi "constituent un premier fonds qui sera suivi d'autres fonds que les Archives nationales recevront dans la même forme en temps opportun", a précisé le CICR.Il est à rappeler que deux accords ont été signés en novembre 2016 entre la DGAN et le CICR.
Le premier porte sur la récupération d'une copie de ces archives par les autorités algériennes, tandis que le second s'attache à définir la coopération entre le CICR et la DGAN pour "promouvoir et vulgariser le contenu de ces archives avec des activités conjointes".