Les cours du pétrole ont de nouveau progressé mardi, le Brent européen frôlant les 80 dollars le baril dans un marché galvanisé par les tensions géopolitiques.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé à 78,43 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi et au plus haut depuis la fin 2014.
Vers 12H20 GMT, il a touché 79,47 dollars, tout près de la barre symbolique des 80 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de juin a pris 35 cents pour finir à 70,96 dollars.
"La tension monte au Moyen-Orient avec les affrontements mortels à Gaza, qui démontrent à quel point la situation s'est détériorée dans la région", ont commenté les analystes de JBC Energy.
Téhéran, troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), doit de son côté faire face aux sanctions américaines après la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.
Reste à savoir quelle sera la réaction du reste du cartel, engagé depuis fin 2016 dans un accord de limitation de sa production aux côtés de dix autres producteurs, dont la Russie.
"Tout tourne autour de l'Arabie saoudite, qui a le pouvoir de faire repartir les prix à la baisse en augmentant sa production ou, à l'inverse, de les faire grimper en tournant le robinet dans l'autre sens", a commenté Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.
Dans le dernier rapport mensuel de l'Opep, publié lundi, la production saoudienne est évaluée en légère hausse selon des sources indépendantes (en légère baisse selon les chiffres gouvernementaux), mais bien en deçà de la baisse marquée de la production au Venezuela, dont l'industrie est fortement affectée par la crise économique et politique qui secoue le pays.
"L'Opep semble globalement assez engagée dans l'accord de réduction de la production", a indiqué Kyle Cooper de IAF Advisors.
Par ailleurs, un prix du Brent qui dépasserait les 80 dollars n'affecterait selon lui pas la demande des consommateurs.
"L'énergie représente un pourcentage assez faible du total de la consommation des ménages, surtout européens. D'autant que les taxes représentent une partie élevée des coûts de l'essence", a-t-il noté.