Le sommet de l'Otan à Bruxelles poursuit ses travaux jeudi pour la deuxième et dernière journée sur fonds de désaccords entre les pays membres sur la question de l'augmentation des contributions financières des Alliés, une exigence renouvelée du président américain Donald Trump qui a demandé le doublement des dépenses consacrées à la défense.
Face à l'insistance du président américain sur l'augmentation des contributions financières, une réunion extraordinaire entre les 29 membres de l'Otan a été convoquée en urgence dans la matinée pour discuter sur cette question.
Cette réunion qui n'était pas prévue dans l'agenda devra donc trancher sur cette exigence américaine qui a été renouvelée par le président Donald Trump appelant les pays européens, l'Allemagne en particulier, à accroître leurs dépenses militaires afin de respecter leur engagement de les porter à 2% de leur PIB en 2024, après avoir suggéré mercredi de les porter à terme à 4% de leur PIB.
Ayant constaté que la déclaration commune adoptée mercredi par les dirigeants de l'Alliance ne fait aucune mention de cette requête, le président américain est revenu à la charge ce jeudi au deuxième jour du sommet de l'Otan.
"L'Allemagne vient de commencer à payer à la Russie (...) des milliards de dollars pour ses besoins en énergie provenant d'un nouveau gazoduc en provenance de Russie. C'est inacceptable !", a dit le locataire de la Maison Blanche dans un Tweet en début de matinée.
"Tous les pays de l'Otan doivent respecter immédiatement leur engagement de 2%, et cela doit en fin de compte passer à 4% !", a-t-il exigé dans un autre tweet.
Donald Trump avait exigé mercredi des alliés des Etats-Unis de faire passer à terme à 4% de leur PIB leurs dépenses de défense, tandis qu'une quinzaine d'Etats membres, dont l'Allemagne, le Canada, l'Italie, la Belgique et l'Espagne, qui sont sous les 1,4% du PIB en 2018, se disent incapables de respecter l'exigence américaine d'atteindre les 4 % du PIB.
Réagissant aux demandes de Trump, le président français Emmanuel Macron s'est dit également opposé à l'augmentation des dépenses militaires des pays de l'Otan. Il a estimé qu'augmenter les dépenses militaires de 2 à 4 % du PIB comme l'a voulu le président américain ne serait pas une "bonne idée".
Affirmant que l'Otan sort beaucoup plus forte du sommet de Bruxelles, malgré les critiques acerbes de Trump contre certains de ses partenaires, Macron a évoqué "une trajectoire budgétaire crédible qui correspond aux besoins" des pays membres.
"Nous restons sur ce sur quoi nous nous sommes engagés en matière de dépenses militaires lors du sommet de pays de Galles en 2014", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Quant aux informations selon lesquelles le président américain aurait menacé de sortir de l’Otan, Emmanuel Macron a assuré que Donald Trump n’avait "à aucun moment dit qu’il comptait se retirer" de l’Alliance.
Devant cette "unité de façade" affichée par les pays membres, des observateurs de la scène politique européenne n'ont pas hésité à souligner que le sommet de l'Otan de juillet 2018 a été fortement dominé et perturbé par les exigences de Trump ayant fragilisé considérablement l'alliance atlantique au point de susciter de folles rumeurs sur l'éventuel retrait des Etats Unis. APS