Une étude de dépistage du VIH/Sida sera lancée en janvier prochain par le ministère de la Santé et de la Population et de la Réforme hospitalière auprès des populations subsahariennes présentes en Algérie, a indiqué lundi à Tizi-Ouzou Sidmohand Hakim, chargé du programme IST-VIH auprès du ministère.
Intervenant à l’ouverture d’une journée de sensibilisation sur le SIDA organisée par le CHU Nedir Mohamed, le représentant du ministère de la Santé a souligné que cette étude qui sera réalisée en collaboration avec d’autres organismes et départements ministériels "n’incrimine en rien cette population de migrants dans la propagation de l’épidémie" et vise à "mesurer le degré de connaissance et de conscience de ce virus chez cette population".
Elle se décline, a-t-il expliqué, "en deux volets essentiels dont le premier consistera justement à mesurer le degré de connaissance de cette épidémie chez ces populations et le second à réaliser des tests de dépistage sérologiques" avec, a-t-il dit, le "plein consentement" des personnes atteintes.
S’agissant de la situationépidémiologique du VIH en Algérie, M. Sidmohand a relevé qu’elle "se caractérise par une épidémie de type peu active avec une prévalence faible, inférieure à 0.1% dans la population générale, mais concentrée au niveau des populations vulnérables au risque VIH/sida".
Révélant à l’occasion que l’Algérie compte "12 083 cas de séropositifs et SIDA compris, dont 33 nouveaux cas de Sida et 538 nouveaux cas de séropositifs ont été enregistrés depuis le début de cette année", le chargé du programme IST-VIH a souligné que le pays reste, néanmoins, parmi les nations ayant "réussi à freiner la progression de la maladie grâce au traitement gratuit et anonyme qu’offre le programme national de lutte contre ce virus".
Un programme, a-t-il précisé, qui "applique les orientations du programme adapté par l’OMS et l’ONU Sida qui vise à éliminer le VIH comme problème de santé à l’horizon 2030 et qui a permis de circonscrire la propagation du virus dans certains milieux et à maintenir son état de progression à l'état stationnaire".
Dans ce sillage, "une campagne de dépistage vient d’être lancée au niveau de 15 wilayas, situées pour la plupart d'entre elles dans l’Est du pays, qui ont été sélectionnées selon la prévalence de ces IST", a-t-il indiqué, ajoutant que ces campagnes "ont connu une nette accélération depuis 2015 avec l’introduction de la technique du test rapide qui a permis la réalisation de 1 200 000 test en 2017".
Ces tests "gratuits et anonymes" sont réalisés au niveau des 60 centres de dépistages éparpillés à travers le territoire national avec un centre au minimum par wilaya. Les malades sont pris en charge et traités dans 15 centres de références dotés d’un personnel spécialisé.
Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, la situation épidémiologique est caractérisée par "174 cas dont 127 séropositifs et 47 cas de sida avérés, cinq (05) nouveaux cas de séropositifs et un (01) cas de Sida ont été enregistrés de janvier 2018 au 30 septembre dernier", a indiqué docteur Toudeft Fadila, chef de service prévention au niveau du CHU.