La loi relative aux professions d'expert comptable, de commissaire aux comptes et comptable agréé est en cours de révision au niveau du ministère des Finances, dans l'objectif de mieux organiser ces métiers et améliorer leur contribution dans l'économie nationale, a indiqué mercredi à Alger le directeur général de la comptabilité au ministère, Mohamed Larbi Ghanem.
"Pour ce qui est de la révision de la loi relative aux professions comptables, les travaux du groupe de travail mis en place à cet effet ont été achevés récemment. Nous allons procéder prochainement à l'évaluation de ce processus et à l'élaboration d'un projet de loi", a expliqué M. Ghanem lors du 5ème congrès des experts comptables.
Cette révision permettra de résoudre les problèmes constatés en matière de fonctionnement de la profession en apportant les aménagements juridiques nécessaires, selon le directeur ajoutant que le projet de loi sera prêt d'ici une année.
M. Ghanem a relevé, par ailleurs, que le nombre actuel des experts comptables "demeure faible pour couvrir les besoins de l'économie nationale, pour prendre en charge les nombres des stagiaires issus des universités, ainsi que pour soutenir l'Etat dans la réforme engagée de la comptabilité publique".
D'après les chiffres avancés par ce responsable, 304 experts comptables et cinq (5) entreprises de comptabilité activent actuellement en Algérie.
Pour remédier à cette situation, le ministère des Finances envisage de mettre en place un institut de comptabilité et d'intégrer progressivement les filières d'expert comptable et commissaire aux comptes au système d'enseignement supérieur pour former davantage des professionnels dans ce domaine.
M. Ghanem a annoncé également l'installation d'un groupe de travail au niveau du ministère afin de revoir le Système comptable financier algérien.
Cette révision vise à évaluer le Système comptable financier, prendre en charge les problèmes constatés par les opérateurs économiques lors de son application, se conformer aux normes internationales et à intégrer les nouvelles formes comptables à qui associent les professionnels dans la gestion de l'entreprise, note le même responsable.
"L'évolution de la gestion des entités économiques à l'international mettent en évidence la nécessité d'actualiser le Système comptable financier afin de développer davantage l'utilisation de la comptabilité par des modes facilitant la consolidation des comptes adossés par des normes internationales, favorisant ainsi le développement du marché boursier et financier", a-t-il souligné.
Les participants au congrès ont mis en exergue les défis que doit relever les experts comptables dans un contexte de mutation de leur métier.
"Nous pouvons plus fonctionner comme ça se faisait il y a 15 ans, les données ont beaucoup évoluées. Notre survis passe par une mutation profonde de notre métier", a estimé l'expert comptable Arezki Mahiout qui plaide pour l'élargissement du champ d'intervention des experts comptables et pour leur spécialisation.
De son coté, l'expert comptable, Noureddine Yahi, a appelé à une meilleure implication de ces professionnels dans la croissance de l'entreprise et ne pas se contenter des taches comptables classiques.
La mutation du métier de l'expert comptable passe également par le développement de son rôle de conseil en valorisant les bases de données importantes et en collaborant davantage avec d'autres métiers juridiques et financiers, note le président de l'Ordre tunisien des experts comptables, Salah Eddine Zahaf.
Quant à l'expert en technologie de l'information et de la communication, Ali Kahlane, il a considéré que l'avenir du métier de l'expert comptable était tributaire de "la révolution numérique" que doit mener ces professionnels.
La digitalisation de leur métier permettra de réduire les couts, de gagner de l'espace, d'améliorer leur performance, de mieux stocker, sécuriser, contrôler et analyser les données, explique-t-il.
Le spécialiste des solutions digitales dédiées aux professionnels de la comptabilité, El Hachimi Benali, a appelé à l'adaptation de la législation algérienne au contexte numérique international en accélérant notamment la dématérialisation des documents comptables.