New Delhi a dépêché lundi un millier de paramilitaires en renfort dans l'Etat d'Arunachal Pradesh (nord-est), où deux personnes ont été tuées par la police lors de manifestations contre l'octroi de permis de résidence permanents aux membres de tribus locales, ont annoncé les autorités.
Les autorités ont également interrompu l'accès à internet et bloqué l'envoi de SMS dans la capitale de l'Etat, Itanagar, et d'autres régions susceptibles de s'enflammer.
Les violences ont débuté vendredi au cours de manifestations d'opposants à un plan visant à accorder des permis de résidence permanents à certaines tribus établies dans l'Etat depuis des décennies. Le mouvement de protestation a dégénéré et des véhicules ont été attaqués.
La résidence du vice-ministre en chef de l'Etat a fait l'objet de tirs de pierres et a été saccagée dimanche soir par la foule, qui s'est ensuite dirigée ver la résidence du ministre en chef Pema Khandu. C'est à ce moment-là que la police a tiré, tuant deux personnes.
Dans un geste d'apaisement, M. Khandu s'est engagé lundi à renoncer à sa proposition de rendre six groupes tribaux éligibles pour des quotas d'emplois et des places à l'université réservés aux résidents de l'Etat.
"Nous renonçons à délivrer des permis de résidence permanents aux tribus non reconnues par l'Arunachal Pradesh", a déclaré à la presse M. Khandu, qui appartient au Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste) du Premier ministre indien Narendra Modi.
Le nord-est de l'Inde, qui abrite de nombreuses tribus indigènes, est le théâtre de conflits latents. Certains groupes combattent pour leur autonomie, d'autres pour obtenir davantage de protections sociales ou encore affaiblir des tribus rivales.