La loi criminalisant les violences faites aux femmes, adoptée en 2015, "n’est toujours pas appliquée", a indiqué, Dalila Djerbal, membre du Réseau Wassila, qui était ce jeudi l’invitée de la rédaction de la Chaine 3 de la radio algérienne.
Venue s’exprimer sur la situation de la femme en Algérie, à l’occasion du 8 mars, Mme Djerbal a fait savoir que jusqu'à présent, "il n y a pas eu de textes d’application, donc ce sont toujours les anciennes procédures qui fonctionnent".
Contrairement au clichés répandus dans la société, la justice ne garantit pas une protection éfficace pour les femmes victimes de violences conjugales. Mme Djerbal avance, à ce propos, que seulement 20% des victimes, qui viennent au réseau pour demander de l’information et de l’aide, envisagent de recourir à la justice pour mettre fin à leur souffrances. "Ces femmes victimes ne se sentent pas protégées par la loi. Elles sont dessuadées par le risque de se retrouver dans la rue, puisque les procès durent des mois et même, parfois, des années", explique la militante féministe qui précise que le fameux Fond de pensions alimentaires (FPA) n'est toujours pas opérationnel.
A la question de que faire, Mme Djerbal répond par une plaidoirie pour le changement du fonctionnement de la justice. «C’est tout le fonctionnement de la justice qui doit être changé» a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le ca des mères célibataires, elle affirme que c’est un déni de droit et de citoyenneté, aussi bien que pour la mère et pour l’enfant. "On fait semblant de protéger l’enfant, qui est quelque chose de fondamental et d’essentiel dans la société. Mais la réalité, la mère célibataire et son enfant n’exigent pas dans le code de la famille. C’est très grave".
Ctte catégorie, en situation de vulnérabilité, a besoin de soutien et des institutions de l’état pour la protégé et élever ces enfants, estime Mme Djerbal qui déclare, en conclusion : " Nous demandons la reconnaissance juridique et sociale de la mère et de l’enfant ".