Le procès d'une dizaine de militantes saoudiennes accusées de porter atteinte aux intérêts du royaume a débuté mercredi, a révélé Amnesty International, estimant que les chefs d'accusation retenues contre elles sont «peu crédibles».
Les chefs d'accusations retenus contre ces militantes, défendant la cause des femmes, sont «peu crédibles» et témoignent d'un «abus» du système judiciaire, estime l'ONG de défense des droits humains.
Dans un communiqué publié jeudi soir, au lendemain de l'ouverture du procès de ces militantes à Ryadh, l'ONG affirme que ces femmes, arrêtées il y a un an, sont poursuivies entre autres pour avoir «contacté des organisations internationales, des médias étrangers et d'autres militants dont (...) Amnesty».
Elles sont également accusées, selon Amnesty, d'avoir milité pour le droit des femmes, y compris pour la fin du système de tutelle qui oblige ces dernières à obtenir la permission d'un parent masculin pour de nombreuses démarches dans ce royaume ultraconservateur.
Lors de l'audience de mercredi, le président de la Cour n'avait pas précisé les charges retenues contre les accusées, 11 femmes au total.
Selon l'ONG ALQST, basée à Londres, les femmes sont sous le coup de la loi contre la cybercriminalité et sont accusées d'avoir contacté des «entités hostiles», ce qui leur fait encourir une peine de 10 ans de prison.
Plus d'une douzaine de militantes avaient été arrêtés en mai 2018, un mois à peine avant la levée historique d'une mesure interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite.
La plupart d'entre elles ont été accusées par des responsables politiques de porter atteinte aux intérêts nationaux, et qualifiées de «traîtres» par des médias officiels. Certaines ont été relâchées depuis.
Le président du tribunal qui les juge a indiqué que les accusées avaient eu accès à des avocats indépendants, ce qui avait été précédemment démenti par certains membres de leurs familles.
Aucune date n'a été fixée pour la suite de leur procès.
APS