Les Nations unies ont fait état vendredi d'une "recrudescence" des départs de migrants depuis la Libye, après de nouveaux raids sur Tripoli et les environs de la capitale libyenne.
Dans un communiqué, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a exprimé son inquiétude face "aux derniers développements en Libye où, en l'espace de 48 heures, au moins neuf bateaux transportant plus de 600 migrants ont été découverts sur la route méditerranéenne centrale".
"Cinq d'entre eux ont été pris en charge par des navires d'ONG, Ocean Viking et Open Arms, et quatre d'entre eux ont été renvoyés en Libye", a déclaré une porte-parole de l'OIM, Safa Msehli, lors d'un point de presse à Genève.
Un dixième bateau est arrivé par "ses propres moyens" le 21 à Lampedusa en Italie avec 74 personnes à son bord, a-t-elle précisé."Cette recrudescence apparente des départs de Libye survient à un moment où la capitale, Tripoli, et les régions avoisinantes sont témoins de certains des bombardements les plus violents depuis le début du conflit en avril", a relevé l'OIM.
Les troupes de l'officier à la retraite Khalifa Haftar ont lancé depuis avril dernier une attaque pour s'emparer de la capitale libyenne, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU.
Les combats entre les deux camps ont déjà fait plus de 1.000 morts et 120.000 déplacés depuis avril, selon les estimations de l'ONU. Fin octobre, l'Italie a décidé le renouvellement d'un accord très controversé mais jugé efficace, signé en 2017 avec la Libye, prévoyant d'aider financièrement et de former les garde-côtes libyens pour bloquer les départs de migrants, avec le soutien de l'Union européenne.
Avec le soutien européen, l'Italie a formé et équipé les garde-côtes libyens et continue de les assister en vertu de cet accord.