La maladie hydatique est une problématique de santé publique apparaissant "à longueur d'année" et non pas seulement durant la fête de l'Aïd el-Adha, a souligné, jeudi à Alger, la présidente de la Société algérienne d'Echinococcose hydatique (SAEH), Pr Karima Achour, mettant en garde contre la "dangerosité" de cette maladie dans certains cas.
En tant que chirurgiens, nous y sommes confrontés durant toute l'année. C'est le même constat pour le cancer du sein dont on parle essentiellement que le mois d'octobre alors que la maladie sévit toute l'année", a déclaré à l'APS, le Pr Achour, en marge d'une journée de sensibilisation sur la prise en charge chirurgicale du kyste hydatique.
Organisée par la SAEH en partenariat avec la Société algérienne de Chirurgie (SAC), Cette rencontre est destinée aux chirurgiens, toutes spécialités confondues et issus de l'ensemble du territoire national, l'enjeu étant de "les sensibiliser sur les nouvelles recommandations nationales et internationales inhérentes à la maladie hydatique, dont celles de l'Organisation mondiale de la Santé", a-t-elle précisé.
Mme Achour, qui est également chef de Service de Chirurgie thoracique au CHU Lamine-Debaghine (Alger), a fait savoir, à ce propos, que ces recommandations préconisent notamment que "le kyste hydatique soit traité, s'agissant de l'humain, par la voie médico-chirurgicale et non pas par la seule chirurgie. Ce qui signifie que l'on ne peut pas opérer sans un traitement post et préopératoire".
Elle a expliqué que le défi pour la Société qu'elle préside, créée depuis 2016, est de généraliser le recours à ce double traitement par tous les chirurgiens activant à l'échelle nationale.
Tout en rappelant que cette pathologie est qualifiée, dans le milieu chirurgical, de "cancer blanc", elle a souligné la "dangerosité" de celle-ci, dans la mesure "où quand elle atteint une personne, elle le quitte plus".
"La maladie peut être assez dramatique et mortelle dans certains cas. Il y a des patients qui ont été opérés plus d'une dizaine de fois et des interventions chirurgicales sont effectuées sur toutes les tranches d'âges", a-t-elle poursuivi, se félicitant néanmoins que ces dernières se fassent "facilement".
Tout en déplorant "l'absence" de données épidémiologiques sur l'étendue de la maladie hydatique, la spécialiste tient, enfin, à interpeller le ministère de l'Agriculture pour "le rôle qu'il doit jouer" dans la prise en charge de cette maladie afin de parvenir à "l'éradiquer", relevant, en outre, le rôle des chiens errants dans la propagation de la maladie.